A chacun son blockhaus

Plus de 70 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, les blockhaus sont toujours présents sur nos côtes, dans les villes et les campagnes ou dans nos esprits. Certains sont visibles, d’autres, oubliés, sommeillent sous une école ou sous la terre, d’autres encore vacillent, s’écroulent au bas de la falaise ou glissent au milieu de la plage avant de finir sous la mer, un jour. Quelques personnes ayant passé leur enfance à côtoyer les blockhaus ont trouvé le moyen, une fois adultes, de revenir vers ces objets devenus ‘cultes’pour eux, et de s’en occuper, à titre amateur ou professionnel. Aucune nostalgie de la guerre ou des régimes de l’époque, ils sont simplement sensibles à ces blocs de béton chargés d’histoire et leur trouvent un intérêt sans fin.

A la poursuite du thon rouge

Des décennies qu’on avait pas vu çà en Bretagne. Le thon rouge, ce roi des mers, capable de traverser des océans, est tout simplement le poisson le plus puissant au monde. Alors, c’est tout le petit monde de la pêche du littoral atlantique qui est en ébulition. Embarquement avec Anthony, un pêcheur professionnel, Cédric et Fabrice qui plongent vers leur premier thon rouge, et Stéphane un plaisancier en quête de trophée.  

A la santé du Muscadet

L'histoire du Muscadet, c'est avant tout une belle histoire. Il était une fois un petit bateau en contreplaqué qui est devenu l'un des voiliers de plaisance les plus populaires, en l'espace d'un demi-siècle. Ses amoureux ont d'emblée été conquis par ses formes atypiques, et son sens de la mer. Ce petit voilier de 6,50 mètres a aussi séduit les professionnels de la régate. Avant qu'ils ne deviennent des stars de la course au large, nombreux sont ceux qui ont tiré leurs premiers bords sur un Muscadet. Jean-Luc Van Den Heede, ou Roland Jourdain doivent beaucoup à ces petites coques de noix. Sans nul doute, ses héritiers ont su conserver la philosophie du bateau ! Parler du Muscadet 50 ans après sa naissance, c'est revenir sur l'histoire de la plaisance populaires.

Accros sur le poisson

Le Port de Dahouet, au siècle dernier : une centaine de bateaux morutiers sont alignés le long du quai. Aujourd'hui, il n'y a plus que huit bateaux de pêche côtière qui alternent la coquille Saint-Jacques et la pêche au chalut ou au filet. Le port de plaisance compte 350 places et la liste d'attente est pleine. D'un côté du quai, une activité professionnelle fragile et menacée, de l'autre côté un loisir florissant. Dahouet est un port qui assèche à marée basse. Professionnels et plaisanciers ont en commun le même annuaire des marées mais pas forcément la même motivation pour sortir en mer.

Amoco, noirs souvenirs

Le naufrage de l'Amoco CAdix ne fait aucune victime au sein de l’équipage italien du pétrolier mais un drame va se jouer sur les plages proches du lieu de l’accident. Durant des semaines, au gré des marées, des tonnes de mazout vont se répandre sur plus de 300 kilomètres de littoral. Le navire, battant pavillon libérien et armé par une société pétrolière américaine, transporte dans ses cuves plus de 220 000 tonnes de mazout en provenance du Moyen-Orient. Cette cargaison est à l’origine d’une des plus importantes marées noires par échouement de l’histoire. Cette pollution hors norme des côtes bretonnes par hydrocarbure demeure une marque indélébile dans la mémoire collective. 40 ans plus tard… qui se souvient de la détresse de l’équipage italien de l’Amoco Cadiz ? Et que reste-il de la colère noire des Bretons. A Portsall, personne n’a oublié le naufrage du pétrolier responsable d’une des plus importantes marées noires de l’histoire. Grâce à de nombreux témoignages et aux archives télévisées de l’époque, le documentaire nous raconte comment et pourquoi cette marée noire a fasciné la Bretagne et la France entière. 

An dibab Diwan

Dans beaucoup de familles de l’école Diwan de Nantes ou l’on apprend le breton en immersion, un des parents est d’origine étrangère. Cette diversité des origines, des cultures, des langues parlées, fait toute la richesse de cette école.  Chaque famille a une histoire, un parcours … Olga est originaire de Madagascar, Mari-Am est Peul du Sénégal, Tharuka est arrivée du Sri-Lanka. Pour certains, inscrire son enfant à l’école Diwan, quand on vit à Nantes, c’est vouloir affirmer une part de son identité bretonne, s’en convaincre, la reconstruire, selon les cas … Cette question identitaire vient en contrepoint des situations de brassage culturel, de mixité … Le « choix Diwan » ne se fait pas au hasard. Aucun ne le regrette. Tous y voient un symbole d’ouverture, de curiosité vers les autres.  

Article 27

L'accès à la culture est une question difficile et complexe. Déjà il y a de grandes ambiguïtés sur la compréhension même du mot « culture », sur ce qu'il recouvre. De quoi parle-t-on Habituellement? De cinéma, de musique, un peu de littérature, rarement de peinture ou de sculptures. Et pourtant le champ culturel est beaucoup plus vaste.   Le mot « culture » devrait désigner tout ce par quoi l'homme affine et développe les capacités de son esprit ou de son corps. Malhereusent l'expression culturelle est trop souvent issue de la pensée dominante. Tout le reste n'est que de la sous-culture, dévalorisée et méprisée par les élites.  L'accès aux biens culturels est très fortement inégalitaire : manque d'éducation, manque de temps, manque d'argent, manque d'information ou tout bêtement manque de transport..  C'est un vrai problème qui nous concerne tous car son absence crée des barrières entre les hommes et favorise les replis identitaires. C'est par la culture que l'on désamorce la violence : elle est la main tendue et le partage avec l'autre. La culture met de l'harmonie, de la cohérence et de l'humanité dans le chaos de nos passions. Elle donne accès au symbolique. Sans elle les réalités sont plates, fades, inhumaines parce que c'est la culture qui nous fait accéder au meilleur de nous-mêmes.   

Au bord des mères

Nous venons de là, de l’océan. A tel point que certains voient la mer comme une mère. En tout cas, elle nous fascine, nous nourrit, nous apaise ; elle peut aussi nous fragiliser, nous repousser, nous faire peur… Je suis parti de ce lien viscéral. J’ai rencontré Benoît Omont, responsable avec sa femme Dominique, d’un lieu de vie en Normandie qui accueille de jeunes mamans mineures avec leur bébé. Ballotées par les flots de la vie, souvent mises à l’écart de leur famille ou de leur petit ami, ces jeunes femmes ont besoin de se construire, d’apprendre à re vivre. Benoît et Dominique proposent à ces jeunes mamans d’apprivoiser leurs plaies, leurs espoirs, autour d’un séjour au bord de la mer, pour certaines, en mer.

Au fil de l'eau

Voici une découverte originale et poétique  d’une « ligne de vie » qui relie Nantes à Brest, et quelques-uns de ses inconditionnels, sous la forme d’une ballade. Le canal de Nantes à Brest est un joyau bien caché de la Bretagne intérieure.  Touristes de passage ou voisins fervents, de plus en plus de gens le redécouvrent aujourd’hui, pour le plaisir de la marche, du vélo, des sports fluviaux. Mais aussi, pour ceux qui en prennent le temps, celui de la rencontre. Tout au long de ce fleuve artificiel, des passionnés de ce ruban bleu et vert se fédèrent pour le faire revivre. Tant et si bien que 2000 personnes parmi ces mordus ont défilé en septembre 2007, pour défendre le canal contre une éventuelle suppression de sa navigabilité !

Au Fil du Bois

Au travers des témoignages des plaisanciers ou charpentiers ainsi que des images des régates organisés par l'Association " La Chaloupe" durant l'été 1991, c'est l'évocation d'une facette du patrimoine maritime vendéen en pleine renaissance. Les régates du Bois de la Chaise, créées en 1895 et devenues célèbres dans le monde maritime par la suite par son "prix du Président de la République" ont toujours mêlées yachts de riches plaisanciers et bateaux de pêche Ces derniers ayant progressivement disparu, ce sont aujourd'hui les "canotes" des charpentiers de Noirmoutier qui s'affrontent avec passion: les "Noirmoutrins" du chantier Lodovici et les "Crevettes" du chantier Gendron. Evoquer les Régates du Bois de la Chaise, c'est bien évidemment faire revivre toute une page du patrimoine maritime...

Au milieu du grand silence

En Brière, il suffit de prendre une barque et de pénétrer ces grandes étendues de terre et d’eau pour se sentir un véritable aventurier. Dans cet espace, la vie a gardé ses fondements et ses origines. A deux pas de Saint Nazaire, ce vaste territoire est une sorte d’anomalie dans notre monde. S’il est encore là c’est pour une bonne raison, personne n’a jamais pu se l’approprier car la Brière n’a jamais été à vendre. Depuis le XVème siècle, la Brière appartient aux habitants des communes qui l’entourent. On appelle cette particularité l’indivi. Chaque Briéron est donc propriétaire de son marais en indivision et c’est ce privilège qui a permis au cours des siècles de conserver intactes ces vastes étendues sans clôture ni barrière. Imaginez : environ deux fois la ville de Paris sans route ni chemin, parsemée d’îlots et quadrillée par un réseau de canaux. Ici le seul moyen d’accès est le bateau. Au centre de cet immense espace vierge on n’entend rien sinon le bruissement des roseaux. Le silence, le vrai silence une chose qu’il est difficile d’imaginer et pourtant beaucoup de gens viennent ici uniquement pour cela, écouter le silence.  

Au pays des ânes

Ce film parle d’une passion sincère : celle de Paulo avec qui nous partons au pays des ânes. Installé dans sa ferme en Vendée nous le suivons au fil des travaux quotidiens, des soins et des promenades. En suivant un maréchal-ferrant, une dentiste ou un éleveur nous retrouverons un animal familier qui nous renvoie à une certaine innocence : un ami qui par sa simplicité et sa douceur ravive mes émotions d’enfance. Comme le dit Paulo, l’âne est moins noble que le cheval ! Il est curieusement moins servile. Le cheval est un athlète apeuré et fragile qui ne demande qu’un maître pour le rassurer. Il obéit alors sans comprendre. Bien différent est notre ami l’âne. Lui, il réfléchit, il analyse. Il a compris depuis longtemps que le travail fatigue et que l’homme est un exploiteur plein de duplicité. Mais que pouvait-il faire contre la force ? Rien ! Il a trouvé la sienne : la résignation. C’est aussi sa noblesse : subir sans rien dire et assurer quand il le faut, malgré tout. L’âne est un rebelle prudent sur lequel on peut compter. Nous l’avons beaucoup utilisé, il est temps de l’aimer !  

Au piano Didier Squiban

Pendant plusieurs mois Sylvain Bouttet a suivit Didier Squiban de concert en concert en passant bien sûr par l’île de Molène. Il nous propose un portrait au quotidien ou l’on découvre un homme et ses envies de musique. Squiban a commencé le piano à l’âge de huit ans. Agrégé de musicologie, diplômé du Conservatoire, spécialiste de l’harmonie, Didier Squiban est un passionné de Ravel, Bach ou Poulenc et bien sûr de Bill Evans et d’Alan Stivell. Squiban est un musicien têtu. On a dit de lui “qu’il est si solide dans ses doigts qu’on l’imagine tirer un bateau d’une seule phalange”.  Parce qu’il y avait  sur Molène une église et qu’il voulait jouer dans cette église, le piano à fait comme tout le monde : il a pris  le bateau  et Didier a enregistré son disque.  

Au pied du mur

C’est Jean Jacques qui le premier a su porter un regard nouveau sur ce paysage. Là où beaucoup ne voyaient que délabrement, lui a su voir espoir et opportunité. Cet homme n’a jamais supporté la fatalité des exclus. Quand il a croisé le chemin de ces laissés pour compte de la crise industrielle, il a décidé de chercher pour eux un autre horizon, un autre avenir. Dans le milieu des années 1990, au pied de la falaise, Jean-Jacques a l’idée de transformer un ancien bunker en ferme marine.  Et c’est grâce à un élevage de turbot que tout commence à prendre forme. Quelques années plus tard, Jean-Jacques propose de nettoyer les falaises en les débarrassant des détritus jetés là pendant des années. Il monte une association, Aquacaux, pour réhabiliter la côte d’albâtre. Aujourd’hui, elle emploie une quinzaine de personnes et propose une quarantaine de postes de travail en contrat de réinsertion. Après avoir été oubliée et ignorée, cette côte est aujourd’hui devenue un espoir et une seconde chance pour certains.  

Aurélien Ducroz
de la poudreuse à l'écume

“J’ai 36 ans et j’ai toujours vécu de mes passions’’ La première passion d’Aurélien Ducroz, c’est le ski sous toutes ses formes. Son don précoce pour la glisse et sa ténacité l’amènent vite en haut des podiums. Ce sportifde haut niveau aurait pu se contenter des émotions fortes que lui procure cette discipline mais sa soif d’inconnu et son goût pour les expériences nouvelles vont lui faire découvrir un nouveau terrain de jeu : la course au large. Il enchaîne les tours de France à la voile, les Jacques Vabre, les Fastnet... avec, pour ambition, de courir le Vendée Globe. Ce film raconte comment Aurélien Ducroz partage sa vie entre mer et montagne, comment il conjugue sa passion pour ces deux milieux, hostiles, dangereux, puissants et envoûtants.

Bardiaux retrouvé

Marcel Bardiaux est un navigateur solitaire français qui a fait beaucoup parler de lui dans les années 50 et 60. Ce personnage historique que beaucoup croit mort, navigue encore en solitaire. Il a 84 ans et il vient de rentrer en France, à Nantes. Bardiaux c’est un vrai personnage et une vrai histoire !  Bien avant Moitessier, il était le navigateur dont la grande presse relatait les exploits. Avec deux tours du monde et trois livres chez Flammarion il a suscité beaucoup d’enthousiasme et de vocations.  Le nom de son bateau  “Les Quatre Vents”  était un signe de ralliement. Il lança des modes dans les milieux nautiques et créa le mythe du café Azzevedo à Horta aux Accores. Tous les navigateurs qui reviennent aujourd’hui par l’Atlantique nord et qui font escale vont encore boire une bière dans ce café dont il parla longuement. Bardiaux est reparti et il continu de se promener. Il écrit encore des manuscrits qu’il n’arrive plus à placer ou il raconte des histoire de  conquêtes féminines! A 84 ans . Il navigue entre le Canada l’été et Miami l’hiver, en faisant la joie des journaux locaux qui s’amusent souvent à présenter cet “old frenchy”, ce vieillard en forme qui ne fait pas son âge. Ils vends aux curieux ses anciens livres : il en a racheté le stock à Flammarion qu’il accusait de truquer les chiffres de vente.  Mais pendant qu’il était loin, le monde à changé. Les exploits de la voile, les journalistes ce n’est plus pour lui. Revenu en France, installé sur un quai de l’Erdre à Nantes, pas sur que Bardiaux repartira. Râleur, imbue de sa personne il termine sa vie sur l’eau comme il l’a vécu : seul !

Bécassine, l'enfant blessé

Bécassine n'est pas une super-femme, elle n'est pas séduisante, elle n'est pas rusée, jamais elle n'apparaît comme un modèle. Alors, d'où provient l'émotion, le sentiment de sympathie qui s'empare du lecteur de Bécassine?  La démarche de ce film consiste à fouiller au-delà des apparences l'essence de ce qui constitue le mythe de Bécassine. Comment est-elle née? Quelle fut la genèse du personnage? Quels aléas il a subi. Quelle est cette voix qui parle au plus profond du lecteur pour que la petite Bretonne ait pu devenir une figure de l'imagination collective? Le spectateur participera à une véritable enquête chez les personnes qui côtoient l'hérone: scénariste, illustrateur, éditeur, lecteur, collectionneur, psychologues, sociologues et historiens. Il pourra ainsi peu à peu découvrir les ressorts qui animent le personnage de Bécassine.

Bienvenue à bord

Un jour et un peu par hasard je me suis retrouvé à bord de la Couronnée, le bateau qui sert d’hôtel flottant aux pilotes de Loire. Je n’avais qu’une faible idée de ce qui m’attendait.Un porte containers, c’est d’abord un petit point noir à l’horizon qui grossit, qui grossit sacrément, et pour le coup, c’est au pied du mur de ferraille qu’on voit le marin. Une échelle de pilote d’une dizaine de mètres pendait nonchalamment sur le flanc du cargo. Nous nous sommes approchés au plus près du bateau et je me suis retrouvé sur le premier barreau de l’échelle, scotché sur la muraille avec pour unique solution d’avenir immédiat que celle de monter les marches. A la coupée, deux Philippins m’ont accueilli dans un anglais très classe. « Welcome on board Sir ! »  

Big Brother prend la mer

Depuis le 1er Janvier 2012 toute la pêche dans les eaux françaises est sous surveillance. Par mer, par air, par satellite, l’oeil du Centre de Contrôle des Pêches et partout et voit tout. Chaque bateau de plus de 12 mètres doit être équipé d’une balise, un « mouchard » qui émet toutes les heures et qui transmet par satellite, la position, le cap et la vitesse. Le fonctionnement est automatique, impossible d’y échapper. Derrière ses écrans d’ordinateurs, l’œil du Centre National de Surveillance des Pêches basé à Etal dans le Morbihan est aux aguets.  Désormais, partout, Big Brother maîtrise les mers. La surpêche est devenue un mal endémique et l’Europe depuis des années voulait limiter les prises. Au départ, il y eut des quotas, et des mesures pour limiter la puissance des moteurs, ou organiser la casse des bateaux. Des mesures parfois spectaculaires, mais qui n’ont jamais été totalement efficaces.  La pression sur les pêcheurs est continue. Les professionnels se plaignent de ces nouvelles contraintes permanentes auxquelles ils doivent se soumettre. Ils apprécient assez peu ce qu’ils vivent comme un « œil de Moscou » qui les marque à la culotte… même s’ils comprennent la « raisonnable nécessité » de ces contrôles pour donner un avenir à la pêche. Bientôt, comme pour les automobilistes, un système européen de permis à points sera mis en place. Révolue l’époque où le capitaine représentait à bord la seule autorité d’un monde sans frontière, sans loi, sauf celles que chacun voulait bien se donner. La mer qu’ils ont connue est en train de disparaître, une part de notre imaginaire disparaît avec. L’océan est devenu un nouvel espace de contraintes et de réglementation sous haute surveillance.

Blockhaus

« Les Blockhaus font partie des vestiges d'une guerre que je n'ai pas connue. Quand j'étais enfant, ces blocs de béton appartenaient au paysage des vacances passées au bord de la mer. Ils étaient des repères comme les pins, la dune ou le jeu du jokari. Ils me faisaient peur mais je rêvais de les explorer ». Ce documentaire, partant d'un souvenir de vacances, raconte l'histoire de ce “mur” gigantesque. Il raconte comment l'organisation Todt s'est assurée la collaboration d'entreprises françaises de BTP qui employaient prisonniers et déportés. Il le fait avec des témoins : Carl, un soldat allemand, Lucien ouvrier du bâtiment, ou Rose une vielle dame qui habite toujours un blockhaus transformé en bonbonnière.  Tous ses anonymes, loin des stratèges, se sont heurtés au Mur et à la guerre. Ce documentaire utilise les archives film. Il fait intervenir l'historien Patrick Andersen Bö, et l'architecte Daniel Le Couédic. Il explique en quoi ce mur était une folie et pourquoi ses vestiges commencent à devenir un patrimoine. Ce documentaire veut montrer que le blockhaus dépasse largement les limites d'un abri à canons. Le blockhaus est “monument”, il est aussi "historique". C'est donc un monument historique. Ce n'est plus un ouvrage technique obsolète sans intérêt appelé à disparaître mais bien l'expression significative de son époque et de toutes ses cruautés. Avec le temps et la durée il deviendra aussi souvenir et il s'intégrera finalement au paysage.  

Bons baisers de Moruroa

Ils auraient bien voulu vivre tranquillement leur retraite en métropole ou en Polynésie mais, dans leur jeunesse, ils ont fait des séjours au milieu de l’océan Pacifique sur l’atoll de Moruroa. Là-bas, entre 1966 et 1996, la France a procédé à 193 essais nucléaires. Pendant cette période, de nombreux personnels civils et militaires originaires de métropole et de Polynésie ont séjourné sur les atolls. Des années plus tard certains ont développé des cancers à répétition. Malgré les dénégations des militaires, les scientifiques sont formels : c’est bien la proximité avec les explosions qui est la cause de leurs maladies. Plus grave encore, nous apprenons dans ce film, que les radiations subies peuvent engendrer des malformations génétiques qui vont se transmettre de génération en génération. Des témoins, abîmés dans leur chair, s’exprimant parfois avec difficulté, nous racontent leur séjour, la fierté de participer à une aventure pour la gloire de la France et le prix fort qu’ils en payent aujourd’hui. Avec leurs photos, leurs films, leurs souvenirs, nous découvrons les îles, la vie facile sous les tropiques, les vahinés, l’exotisme puis leurs souffrances et le combat contre l’oubli. Ce film est un réquisitoire émouvant construit sur les souvenirs de ceux qui sont passés là-bas et les explications claires et impartiales des scientifiques qui, en France ou à l’étranger, tiennent tous le même discours : oui, des anomalies génétiques seront transmises aux générations suivantes, sans qu’on puisse raisonnablement prédire quand cette transmission d’anomalies génétiques s’arrêtera.

Boxe, ma vie boxe

Une boxeuse va monter sur le ring pour un combat, elle n’a pas peur. Sur ce ring elle est un peu chez elle, toute sa vie n’a été qu’un combat jalonné d’épreuves. Ce soir, elle a deux entraîneurs attentifs et bienveillants à ses côtés, elle ne peut qu’être rassurée. Cette histoire se passe à Saint Brieuc dans une ville qui n’échappe pas à la précarité. Debout face à leur rêve de vie, ces gens ont reçu des coups, aujourd’hui ils apprennent à encaisser, à esquiver. 

Brassens et la Jeanne

Lorsque Georges Brassens rencontre Jeanne, il n'est pas encore Brassens. Nous sommes en 1943, Paris, la 2ème guerre mondiale , l'occupation. Arrivé de sa ville natale, Sète qu'il dû quitter quelques années auparavant à la suite de quelques bêtises il a tout juste 22 ans. Elle en a 52. Trente ans les séparent, et pourtant ils tombent immédiatement amoureux. Elle est charmée par sa beauté. Lui, par la liberté et la force de cette femme. " Elle est un peu folle ", c'est ce qui revenait souvent à la bouche de Brassens lorsqu'il évoquait Jeanne. Sûrement parce que cette " folie douce " le fascinait et lui avait permis de devenir l'artiste que l'on connaît. Le chanteur vécut chez elle au fond d'une petite impasse du 14e arrondissement près de 22 ans. Jeanne fut la première à croire en Brassens. Elle finança avec ses maigres revenus de couturière ses premiers écrits. Elle lui offrit sa première guitare. C'est chez Jeanne que Georges affirma ses convictions et écrivit l'essentiel de son oeuvre. Sans Jeanne, Brassens n'aurait peut-être jamais existé. Le chanteur lui resta fidèle toute sa vie et même au-delà, quand Brassens le Sétois ira s'installer en Bretagne à la mort de Jeanne. Jeanne n'est pas un relation secrète mais Brassens l'a toujours gardée dans l'ombre. De leur histoire, il reste peu de traces: des chansons, des lettres, un journal intime et des images filmées par Brassens lui-même. Des fragments de vie éparpillés comme des traces inconscientes ... Comme si Brassens n'attendait qu'une chose : qu'on raconte enfin son histoire, celle de la rencontre improbable entre une petite couturière sans le sou et un jeune poète qui ensemble, donnèrent naissance à Brassens l'artiste consacré et reconnu. Brassens et la Jeanne c'est aussi la première fois qu'est racontée cette histoire intime. Une histoire étonnante et rare de passion plus ou moins contenue, de reconnaissance explicite , l'une des faces cachées d'un poète-chanteur très pudique, d'un homme au caractère singulier.

Breizh Erotik

Quand je pense culture bretonne, j'ai du mal à imaginer des chansons d'amour, des dessins érotiques, des histoires sensuelles. La société bretonne n'est pas différente des autres, pourtant, elle a toujours donné une image austère, colorée de noire et intolérante face à la moindre trace de libertinage. Je suis né et j'ai vécu mes premières années au sein d'une Bretagne dévote. Pour moi, à l'époque, le puritanisme faisait partie d'une tradition et d'un vécu qu'il n'était pas permis d'expliquer. Il y avait ce que l'on pouvait faire et ce qu'il ne fallait pas faire. J'ai fait ma vie et j'ai oublié ces censures que j'ai attribuées, comme beaucoup, à la morale d'une société paysanne repliée sur elle-même. Dans ce pays on se touche très peu, on s'effleure. J'ai voulu en parler et faire parler de cela. Mon propos est à fleur de peau. Il parle des corps mais de façon poétique et surtout pas vulgaire. La pudeur excessive, ces mots que je n'ai pas appris, ces gestes si difficiles à faire, cette frontière si floue entre le geste amical et le geste sexuel, toutes ces questions sont venues à moi. C'est comme cela que cette histoire a commencé. En parlant de sexe et d'érotisme, surtout en Bretagne, je parle de non-dits. Les générations passent et progressivement ces frustrations disparaissent, mais il est important encore aujourd'hui d'en parler car elles subsistent toujours. Cette histoire pourrait se passer ailleurs qu'en Bretagne, elle est universelle et chacun pourra y trouver des similitudes avec son propre vécu. Pour moi ce film est une façon de mettre au jour notre côté obscur. Il parle de sexe parce qu'il faut en parler, il parle d'amour parce que c'est nécessaire. Roland Thépot

Ca tourne à la campagne

Loin de la représentation exhaustive, il s'agit plus d'une photographie contemporaine...d'une autre époque. Comment rendre compte de la ruralité, mot vague et terriblement connoté à la fois ?  Par la parole, banale, la parole des petits échanges au quotidien, loin de l'information, de la posture crispante qui tend à épingler, ou encore à mettre en perspectives simplistes, je choisis les miettes, les bribes. Bribes de vies, de vies ordinaires, non de petites vies. Il y a de la vie à voir.

Le temps passe, tempus fugit comme le rappelle inlassablement la pendule sur la cheminée de la voisine. Donc je pars l'esprit léger en camion, avec des commerçants qui me plaisent et me guident littéralement vers des gens qui m'attirent chez eux. Je voudrais que ce voyage dans la proximité résonne en nous tous. Objectivement.  

Calanque au bout des doigts

Grâce à des parcours pédestres et quelques exercices de grimpe dans les lieux les plus symboliques de ces falaises, Guillaume Valès fait découvrir à ceux qui n’y ont pas facilement accès,  l’un des beaux lieux du littoral méditerranéen et le paradis des grimpeurs. Une façon pour la petite dizaine de collégiens de découvrir  les Calanques, site situé à quelques kilomètres de leurs quartiers et que pour la plupart, ils ne connaissent pas. C’est pour eux la découverte de l’environnement et un apprentissage des rudiments de l’escalade. Les collégiens qui vont être initiés par Guillaume sont en classe passerelle, issus de milieux défavorisés avec des parcours de vie compliqués, en décrochage scolaire. Pour leur enseignant, cette initiation à la grimpe avec un des meilleurs spécialistes des calanques s’inscrit parfaitement dans le programme « passerelle ». Sur l’eau, sur les parois et sur les chemins, Guillaume nous fait découvrir les calanques en hiver. Fin connaisseur des parois de la région il nous emmènera aussi sur le lieu de rendez-vous des meilleurs grimpeurs du coin : la paroi des toits, là où ils se donnent traditionnellement rendez-vous en hiver pour partager des après-midi à fleur de rochers. 

Calenzana, mémoire d'un village

La mémoire ne doit pas se confondre avec la nostalgie du passé. La nostalgie est un doux sentiment trop souvent utile comme valeur refuge face aux inquiétudes de l’avenir quand les temps futurs nous paraissent incontrôlables. « C’était mieux avant ! » Peut être, mais avant c’était quand ?  Le passé n’est pas une donnée fixe, globale, unique et immuable , mais une succession infinie d’étapes qui se prolongent et se chevauchent. Vouloir à tout prix s’y rattacher est illusoire, dangereux, le temps passe et il serait vain et absurde de le regretter. Ce n’est pas le propos de mon film. Si je pars explorer les plis de la mémoire de quelques personnages d’un petit village Corse c’est parce que la mémoire est collective, qu’elle façonne nos constructions identitaires, la vôtre, la mienne et qu’elle permet le passage de génération en génération. Bientôt ceux de Calenzan ne seront plus là. Vient toujours le moment ou l’on se dit « il est trop tard pourquoi n’ai-je pas pris le temps de leur dire combien ils comptaient pour moi, combien je les aimais. C’est dans la brutalité de l’absence que nous comprenons la fuite temps inexorable du temps qui nous chasse au profit de la génération future. Je les ai écoutés me raconter une époque, essentiellement pastorale, difficile mais pleine de simplicité et d’entraide aujourd’hui en voie de disparition.

Capitaine au long coeur

Lorsqu'il décide d'inventer une combinaison de survie pour les marins, Daniel Rigolet est le capitaine du plus grand pétrolier du monde. En mer il apprend le naufrage d'un autre cargo et la perte de 38 marins. Un seul survivra, un passionné de plongée qui eut l'idée d'enfiler sa combinaison avant d'abandonner le navire. Un geste qui le sauvera de l'hypothermie. Hanté par ce drame, le commandant Rigolet se réveille quelques semaines plus tard avec l'idée qui changera sa vie, et sauvera celle de nombreux marins: celle d'une combinaison étanche, facile à enfiler et qui permettra d'attendre les secours. Il se met immédiat au travail et propose un premier prototype très mal accepté par les armateurs qui ne voulaient absolument pas entendre parler de son invention. Lâché par sa hiérarchie, luttant seul et se servant des médias il obtient finallemnt satisfactions. Sa combinaisons devient obligatoire. Grâce à lui et à son invention, les combinaisons de survie sont devenues obligatoires à bord des navires en 1983. Une mesure qui est le fruit d'un combat de douze ans, celui d'un homme peu connu du grand public mais à qui des centaines de marins doivent la vie : le commandant Daniel Rigolet. Ce film raconte cette aventure en archives et avec les témoignages du commandant Rigolet et des marins qui grâce à lui ont survécu à leur naufrage.

Cargaison à risques

L'affaire de l'Erika nous a rappelé que chaque jour, de gros tankers chargés de pétrole croisent au large. Mais sait-on que chaque jour aussi, des produits polluants, toxiques ou explosifs (certains réunissent ces trois intéressantes propriétés !) nous sont livrés par voie maritime ? Quelques navires, dont une petite dizaine sont français, se partagent le marché de ce transport dangereux en Europe de l'Ouest, appareillant de Bordeaux, de Donges, du Havre ou de Rotterdam, livrant Boulogne, Rouen, Douarnenez , Barcelone... Ces caboteurs d'un genre particulier sont bien obligés de s'approcher très souvent des côtes, de pénétrer au fond des baies et des rades, milieux écologiquement sensibles, de séjourner à quai pendant les longues heures de chargement et de déchargement, moments où ils sont de véritables bombes.

Carnet de route

Septembre 1946. Une équipe de pionniers-missionnaires Oblats, provenant majoritairement de l'Ouest de la France, s'apprête à partir pour le Nord-Cameroun et le Mayo Kebbi au sud-ouest de Tchad. Seuls quelques Pères du Sacré-Coeur s'y sont aventurés dans l'entre-deux-guerres... A leur tête, le Père Yves Plumey de Vannes : “ Notre objectif est simple : avancer, pénétrer ces terres vierges et inconnues, entrer en contact avec les gens, chercher à s'établir où c'est possible, occuper le terrain ! Le but : apporter la “Bonne Nouvelle” à “ces peuplades primitives et païennes” !”. Pour beaucoup d'Européens, y compris pour les Pères du Saint-Esprit installés au Sud-Cameroun -plus riche, plus civilisé- le pari est fou, la mission impossible... A Pontmain, chez les Oblats de Marie-Immaculée, à Saint-Brieuc, chez les Filles du Saint-Esprit, Pierrick Guinard a retrouvé les derniers survivants de cette épopée... Carnets de route est le récit des pérégrinations et des vicissitudes de ces pionniers-missionnaires originaires de l'Ouest de la France qui débarquaient sur les côtes africaines à peine sortis de leur séminaire. Etres de qualité, généreux, parfois naïfs, mais vivant fortement tout ce qui leur arrive : joies, épreuves, doutes, espérances... Ces carnets de route contrastent souvent avec les discours officiels des livres et des obédiences...

Cayenne, le goût amer de l'or rose

Dans ce documentaire, nous suivons l'équipage d'un chalutier guyanais qui pêche la crevette rose au large de la Guyane. Il y a le capitaine Shipman, un guyana de Georgetown, et l'équipage composé de Joshua un autre guyana, Dejalma un Brésilien, Christophe, un breton de Quiberon, et Julien un Amérindien et seul vrai Guyanais de cet équipage cosmopolite que tout sépare, même la langue. Nous allons en mer avec eux mais aussi à terre. Certains sont heureux comme Christophe, à l'aise dans ce nouveau pays. Les autres supportent plus ou moins bien l'éloignement de leurs familles restées chez eux. Julien lui, quand il est à terre, vit dans son monde, celui de sa tribu. Nous suivons aussi les patrouilles de la Marine Nationale qui chassent les bateaux étrangers en infraction. Nous allons à la frontière avec le Surinam. Une frontière gardée par l'armée et qui joue à cache-cache avec les clandestins qui ne rêvent que de venir en Guyane française. Petit à petit chacun se livre et parle de sa vie. A travers ses personnages très différents les uns des autres on découvre ce bout de France exotique que nous connaissons assez peu...

Côté soigneurs

Comment ausculter une loutre de mer en sachant que sa mâchoire est aussi puissante que celle d’un ours ? Peut-on recoudre la peau d’un poisson ? Est-ce que les requins peuvent se reproduire en captivité ?  Toutes ces questions j'ai essayé d’y répondre avec Christine, Jean, Yann, Sami et Dominique, cinq soigneurs d’Océanopolis, le centre de découverte des océans basé à Brest. Nous les suivons pendant plusieurs saisons dans leur quotidien avec les animaux et, à leur contact, nous voyons à quel point bien s’occuper des animaux c’est avant tout savoir comment ils fonctionnent.

Ce homard quelle curiosité

Peut-on tuer un animal pour faire de l’art et du mauvais goût ?  C’est ce que part explorer Jacky Maugère pour un petit voyage un peu moins mélo-dramatique puisque les animaux empaillés qui l’intéressent sont des crabes ou des homards. Un gag ? Non pas du tout et c’est tout le sel de ce projet de film. William Dubourg crée un bestiaire et des artefacts aux postures altières et aux parures précieuses qui nourrissent son imaginaire baroque. Entre galerie d’art et quête de la belle bête dans les viviers des poissonneries, Jacky nous emmène vers un artiste étonnant qui, avec la mise en œuvre de carapace, construit les témoignages éternels de la vie. Ce film d'immersion raconte l'histoire d'un cheminement artistique qui s'apprête à révolutionner l'art de la taxidermie de la mer. Soutenu par la propriétaire de l'un des plus importants cabinets de curiosité du monde William Dubourg, un taxidermiste caennais,  se lance dans la réalisation d'éclatés de crustacés customisés. Comment transformer la carapace d'un homard en une armure de guerrier viking ?Cela ne s'est jamais fait auparavant ! Ce film raconte donc la naissance d'un artiste qui transcende son  savoir faire artisanal unique pour créer une œuvre originale, onirique.

Ceux qui restent

Ceux qui restent… quand tout le monde est parti. Houat et Hoedic sont deux petites îles posées pas très loin du continent, au large de Quiberon, à une heure à peine de bateau. Septembre. Depuis quinze jours, les vacances sont finies. Sur les îles d'Houat et Hoëdic, on se prépare à passer un nouvel hiver. Le bois de chauffage arrive par bateau, les écoliers ont repris leur cartable et le tracteur municipal ramasse les derniers détritus. Pendant près de dix mois, les îles ne verront débarquer que de rares promeneurs, habitués des lieux ou amateurs de pluie, de vent et de solitude, au lieu des milliers de touristes qui ont envahi le site durant l’été. L'automne sur deux îles “sœurs” de la baie de Quiberon avec le retour au calme de trois générations d'insulaires, et leurs retrouvailles avec leur île, leur famille, leur rythme de croisière, voila ce que raconte ce film. Avec en arrière-plan cette question que tout “continental” doit se poser un jour où l'autre : “comment peut-on être îlien ?”

Chacun cherche son âne 1
L'âne Corse

« Runcada » en Corse c'est le braiment. Ce cri si particulier de l'âne qui retentissait, il y a peu, dans la campagne de l’île. Malheureusement on l'entend de plus en plus rarement. Certains anciens se désespèrent quand ils voient leurs petits-enfants, effrayés par ce cri inconnu et qui les interrogent sur son origine. La mécanisation des transports et des travaux des champs a fait disparaître à grande vitesse cet animal si utile dans ces régions montagneuses. Dès le début des années 50, la vente massive des ânes a provoqué le déclin de l’animal. Les italiens achetèrent alors en grand nombre et à bas prix les ânes corses pour en faire du saucisson : depuis on pense que le saucisson d’âne est une invention corse alors qu’il n’en est rien.  A travers l’évocation d’un passé, d’une histoire, de témoignages et d’images toujours touchantes sur cet animal à grandes oreilles, il est surtout question des hommes, de leur rapport à leur terre, à leur culture. “J’ai souvent eu l’occasion en Corse, de parler des ânes. A chaque fois chez mes interlocuteurs, le regard a “parlé“ brillamment. Pour une raison simple : parler de l’âne en Corse, de son importance, de son rôle, de sa disparition, c’est toucher à une partie sensible de l’identité corse.”   Laurent Billard

Chacun cherche son âne 2
L'âne de Normandie

Et oui, c’est moi « Cadichon ». L’âne Cadichon, vous vous rappelez mes aventures que vous racontait la comtesse de Ségur : comment j’étais maltraité, comment je me suis enfui, et comment, grâce mon intelligence, j’ai réussi à gagner la confiance des hommes, en sauvant mon petit-maître, je suis devenu son meilleur ami. Peut-être le plus beau, en tout cas le préféré des visiteurs dans les salons. C’est l’âne du renouveau, l’animal de compagnie. Celui que l’on veut juste pour le plaisir quand on a la chance d’avoir un pré près de sa résidence secondaire. Son berceau d'origine est bien évidemment la Manche où il séjourne depuis des siècles, probablement dès le XVIe siècle, peut-être même auparavant. L'âne du Cotentin a reconquis ses lettres de noblesse non pas chez les fermiers mais chez les particuliers. Il y a quelques années, les associations de sauvegarde d’âne du Cotentin, très actives, ont commencé à faire des présentations dans les salons. Succès imprévu et immédiat. Les enfants étaient là pour les caresser, les adultes pour les admirer. Plus accessibles et plus doux que les chevaux, ils ont tout de suite séduit les citadins en mal de campagne  et éloigné de toute culture équine. On l'aime parce qu'il ne fait pas peur et s’y ajoute le souvenir de lectures d'enfance : les  Mémoires d'un âne de la Comtesse de Ségur au Voyage avec un âne dans les Cévennes de R.L. Stevenson.

Chacun cherche son âne 3
L'âne de Provence

C’est le petit âne des contes et des comptines. Celui des chansons et des histoires de Pagnol. C’est aussi celui qui nous fait rêver et qui parle parfois. C’est l’une des bergers et des philosophes. Ce petit provençal existe depuis bien longtemps pour assister les paysans dans les estives lors de la transhumance des moutons. Compagnon des longs jour de solitude dans les alpages, il transportait également ses provisions.  De cette fonction pastorale vient certainement que l’âne des Provence figure en bonne place dans la crèche de Noël aux côtés de son compagnon boeuf ! On le nomme aussi parfois âne d’Arles ou encore âne de Crau.  

Chacun cherche son âne 4
L'âne des Pyrenées

C’est l’âne aux pieds sûrs qui va faire le lien entre la vallée et la montagne. Le compagnon indispensable des bergers d’estive. C’est aussi celui que l’on retrouve sur la route de Compostelle et qui sert aujourd’hui pour les randonnées Ses utilisations ont également varié : il était davantage réservé à la production mulassière en Espagne alors qu'en France son aptitude au bât était davantage exploitée. Son rôle consistait également à assister les hôtels des stations thermales des Pyrénées en allant chercher d'énormes blocs de glace dans les glaciers naturels. Pour cette tâche, comme d'ailleurs pour être attelés, les sujets de très haute stature étaient recherchés. Cet essor spectaculaire des stations thermales a d'ailleurs créé une nouvelle utilisation de ce brave pyrénéen puisqu'il a été sollicité pour emmener en balade les nombreux citadins venus se ressourcer... Enfin, le commerce original du lait d'ânesse, réputé pour ses vertus reconstituantes et curatives, permet aux plus fortes et plus grandes pyrénéennes d'être abondamment nourries afin de livrer leur production laitière en "porte à porte". Un lait vendu près de quatre fois le prix de celui de la vache!  Il y a une dizaine d'années, quelques passionnés se sont inquiétés de la disparition de ces animaux. Appréciés pour leur taille et leur caractère, nombre d'entre eux étaient achetés sur les foires pyrénéennes et emmenés dans d'autres régions.  

Chacun cherche son âne 5
Le baudet du Poitou

Baudet dériverait des vocables balt ou baud, signifiant en vieux français " impudique " ou " plein d'ardeur ". Il est aisé de trouver la relation existant entre ces mots et la fonction essentielle du baudet : la reproduction. L'origine même de l'âne du Poitou reste un mystère. Son existence en tant que race d'âne bien particulière est très mal connue. Avec son aspect étrange et ses dread locks, sa seule utilité est la production de mule. Avec lui, on apprendra tout des qualités de l'âne qu'il transmet au mulet. L'origine même de l'âne du Poitou reste un mystère. Son existence en tant que race d'âne bien particulière est très mal connue. On le dit originaire de la Gaule. Il est de toute façon à peu près sûr que le baudet est issu d'une sélection autochtone, sans doute très ancienne, à partir des animaux de grand format qu'il y avait dans la région. Les noms de lieux faisant référence à l'espèce asine abondent dans la région poitevine. Asnières-en-Poitou est mentionné pour la première fois en 966. L'industrie mulassière était déjà développée et renommée dans le Poitou durant le Moyen Age. C'est sans doute à cette longue lignée d'ancêtres reproduite au cours des siècles sans mésalliance, du fait de son isolement et de la sélection opérée par les éleveurs qu'il faut attribuer la persistance des qualités et des défauts de cette race restée immuable au milieu des transformations animales réalisées autour d'elle. Le baudet a vite montré son intérêt pour la production de fortes mules car c'est la seule race française d'ânes atteignant une taille suffisante pour que les mâles puissent s'unir à de grosses juments de trait.

Chacun cherche son âne 6
L'âne du Berry

Depuis plusieurs siècles, les ânes sont très présents dans cette région de bocages du Berry. Ils étaient en effet indispensables aux paysans berrichons qui les utilisaient comme animaux de trait pour le travail des champs et des vignes. Dans cette région de petites parcelles où la terre n'offre pas d'excellents rendements, l'âne était un animal moins onéreux que le cheval. Il était également demandé pour la batellerie pour déplacer les péniches sur le canal du Berry. On le retrouvait aussi couramment dans les forges et dans la campagne pour la traction de petites carrioles ainsi que pour les transports vers le marché local ou le débardage. Pour tous ces travaux, il fallait des animaux grands, forts et vifs, dociles et courageux. Au fil du temps, la sélection s'est donc opérée pour que le grand noir du Berry soit pwarfaitement adapté à ces fonctions. C'est au sud du Berry, à Lignières, qu'une association, soucieuse de conserver les traditions populaires dans le Berry, s'est inquiétée de la disparition des ânes dans la région. En mobilisant éleveurs et marchands, elle organise alors, en1986, la première Foire aux ânes et aux mules de Lignières. C'est également à cette époque que ces mêmes passionnés se réunissent pour mettre au point le standard de l'âne berrichon, en se basant sur les nombreuses archives et cartes postales rassemblées dans la région. Mais ce n'est qu'en 1993 que les Haras nationaux peaufinent, avec l'Association fransçaise de l'âne grand noir du Berry, le réglement du stud-book et l'inscription à titre initial ; la race sera ensuite reconnue en 1994. Aujourd'hui, le grand noir du Berry fait la joie de nombre de randonneurs pour lesquels il transporte les bagages; il est également attelé pour les balades et la compétition . Il est aussi parfois utilisé pour la production de mules.

Chacun cherche son âne 7
L'âne du Maroc

L'âne est omniprésent au Maroc. C'est la voiture du pauvre. En campagne ou en ville, ils trottent par centaines en accomplissant les travaux les plus divers. Travailleurs infatigables et économiques ils sont les compagnons indispensables de tous les marocains. On a coutume, au Maroc, d'appeler le thé à la menthe le whisky marocain et l'âne, le 4x4 berbère. Dans ce documentaire nous suivons les potiers de Tamgrout au sud de la vallée du Draa, nous allons en montagne à la rencontre des paysans et à Marrakech ou, derrière la vitrine touristique, une armée de livreurs avec leurs carrioles et leurs petits ânes continue d'approvisionner la ville. Nous découvrons le quotidien des gens simples. A travers leurs relations de travail avec leur animal de prédilection nous découvrons aussi les structures sociales et économiques marocaines.

Chalut amer
Chalut en péril

Ce film dure le temps d'une rotation de huit jours en mer jusqu'à son retour et à la débarque du poisson. Cette unité de temps et de lieu est la colonne vertébrale du récit, vécu au rythme des traits de chaluts 24 heures sur 24. Il s'agit d'un face à face avec les marins. De trait de chalut, en trait de chalut nous faisons connaissance avec Sébastien et son équipage. Entre les quarts de nuit, la préparation des repas et le triage du poisson, ils connaissent chaque geste, chaque manœuvre qu’il enchainent dans un ballet bien huilé. Leurs seules incertitudes : la quête du poisson et les humeurs de la mer. Dans ce temps d’une marée comme hors du monde nous sommes dans le rythme d’une vie de travail loin du quotidien des terriens dont ils captent désormais les échos en permanence grâce à la passerelle reliée par internet. Au fil des jours, ils nous expliquent leurs craintes et leur tristesse de voir leur métier qui va disparaitre.

Changement de cap

Au début, cela ressemble à un jeu de télé-réalité, mais très vite on comprend que les enjeux sont bien différents. Embarquez 12 chômeurs à bord d’un voilier traditionnel pour 4 jours de navigation, puis faites-leur découvrir en trois mois tous les métiers en lien avec la mer. Apprenez-leur à reconnaître les poissons, à plonger, à lire une carte marine, à développer leur esprit d’équipe.  Faites-leur passer le permis bateau, enseignez l’histoire maritime et les notions élémentaires de la sécurité en mer. À l’issue de ces 12 semaines, faites le compte de ceux qui auront trouvé leur voie dans le monde maritime et décidé de rejoindre la grande confrérie des gens de mer, et aidez-les à s’orienter vers les filières les plus adaptées à leurs profils. Tourné au fil d’un parcours de réinsertion, ce film raconte la découverte du monde maritime par quelques chômeurs volontaires pour une expérience originale de réinsertion. Ludivine, Marie, Vincent ou Cedric posent leur regard sur des métiers parfois méconnus, un environnement imprévisible, et une culture particulière, propre au monde maritime. Ce film revient sur les moments forts de ce parcours humain et professionnel, l’histoire d’un groupe qui tente, grâce à la mer, de reprendre pied dans la vie active, à une époque où les chômeurs se voient souvent reprocher de ne pas assez « se mouiller » dans leur quête d’un emploi.

Charles Josselin, une vie en campagne

Charles Josselin, économiste et politique a accepté d’être filmé durant la dernière campagne des élections cantonales, des élections qui ont battu des records d’abstention.  A 72 ans, l’ancien ministre socialiste n’hésite pas à battre la campagne dans le canton de Ploubalay (Côtes d’Armor) avec les militants de la section du parti socialiste. Une campagne de proximité qui assume la longue durée de son mandat de conseiller général.  Depuis son bourg natal de Trigavou, Charles Josselin évoque son père agriculteur et revit pour nous sa première campagne de 1973. Il fit une entrée fracassante en politique, battant René Pleven, surnommé “le Menhir “, plusieurs fois Président du Conseil sous la quatrième République.  De la conquête électorale jusqu’à l’exercice du pouvoir, ce destin hors du commun fournit l’occasion de visiter une part oubliée de l’histoire bretonne.

Chris sous le pont Laennec

Dormir dans une tente, à l'abri d'un pont, est le quotidien âpre de Chris. Suite à un divorce et la perte de son emploi, cet américain né dans l'Utah, n'a plus de toit. Après quelques années de voyages, Chris revendique la liberté de ce vagabondage, mais doit aussi se démener pour lutter avec la rugosité de ce mode de vie extrême. Dans cette précarité, Chris tente de préserver le lien avec ses enfants, et écrit des recueils de poésies qu'il vend dans le métro. Un éditeur s'intéresse à ses textes, la quête de reconnaissance de Chris aboutira-t-elle ? En rencontrant Chris, c'est tout un univers à la marge qu'explore le film. «On peut s'habituer à tout: dormir dans une tente; Se réveiller à six heures sans réveil; Ne pas payer de loyer, réfléchir au pourquoi des serrures. On peut s'habituer à tout : au soleil ascendant; Ne jamais prendre en compte les factures ; A la vie de sans abri.»                                                                                     CHRIS AMES

Clarisse et Tanguy sont dans un bateau

C’est une romance maritime , une belle histoire d’amour entre deux solitaires aux parcours très différents. Ce double portrait a été filmé à un moment décisif de leur carrière : la préparation de la Solitaire du Figaro. Pour la première fois, Clarisse et Tanguy seront adversaires et vont s’affronter à armes égales dans cette course mythique. Tourné en saison hivernale avec pour toile de fond la rade de Lorient et son pôle de course au large, ce film permet de découvrir le parcours de ces deux amoureux de la mer, leurs projets et le regard qu’ils posent sur un sport de plus en plus exigeant. Skipper professionnel est un métier qui demande un engagement total et de nombreux sacrifices, pas toujours compatibles avec la vie de couple. Au coeur du film, il y a aussi la question du besoin de larguer les amarres, cet appel du large qui généralement sépare les couples le temps d’une traversée, mais qui consolide celui formé par Clarisse et Tanguy. Comme une histoire à trois, avec la mer comme lien, même lorsque l’un(e) ou l’autre s’éloigne des pontons pour une aventure solitaire.  

Cocheurs

En France, comme dans d’autres pays du monde, une poignée d’ornithologues, amateurs ou professionnels, se livrent au concours de celui qui verra le plus d’espèces différentes d’oiseaux. On les appelle les cocheurs. Bien qu’il soit tout à fait possible de cocher en dilettante, au gré de ses sorties, pour avoir une chance de se hisser au sommet du classement, il est absolument nécessaire d’adopter une mentalité de compétiteur, de collectionneur acharné. Il faut voyager aux quatre coins de l’hexagone, prendre en considération les saisons, connaître les routes migratoires, les habitudes de chaque espèce et surtout s’armer de patience et d’un gros soupçon de chance. 

Comment voyagez-vous ?
Série de rencontre avec des étonnants voyageurs

k

D'eau et de Sel

Dans ce documentaire nous partons à la découverte d'un milieu fragile et passionnant: les marais salants de l'île de Noirmoutier. A travers de nombreux témoignages on retrouve l'histoire et la technique de la saliculture, ainsi que la passion des sauniers et ornithologues pour leur environnement, Instructif et accessible à tout public, ce film évoque dans un premier temps le passé glorieux du commerce du sel sur l'île de Noirmoutier, lorsqu'au XIXème siècle les navires hollandais venaient chercher l'or blanc dans la région. Il explique ensuite au fil des saisons le travail de préparation et de récolte dans les marais salants, du dévasage à la récolte du sel gris et de la fleur de sel.

Dan Ar Braz

C’est l’histoire d’un gamin de Quimper qui n’a pas voulu apprendre l’hôtellerie parce qu’il avait compris très tôt qu’il était fait pour jouer de la guitare. C’est l’histoire d’un homme des frontières, frontières de sable, borders of sand, frontières de sel, borders of salt, un homme des marges et des marches, un habitant de ces lieux secrets et sacrés où l’on rencontre les bardes, les druides et les enchanteurs. C’est l’histoire d’un héritier d’un monde de légendes où souffle toujours le vent de l’ouest, un héritier du passé qui devine le futur et pense à des lendemains qui chanteraient les mélodies des fées et les refrains des korrigans. C’est l’histoire d’un homme qui quitte toujours à regret sa terre bretonne. C’est l’histoire d’un musicien modeste et discret qu’on considère comme un des dix meilleurs guitaristes au monde, et qui a réussi une synthèse unique du rock, du folk, de la country et des harmonies celtiques. C’est l’histoire d’un père hanté par la mort de son fils et dont l’océan, comme un chien d’écume, vient lécher la blessure. C’est l’histoire d’un poète dont les mots de sel et de brume convoquent les naufrageurs et les goémoniers, l’étrave des grands voiliers porteurs de rêves et de nouveaux mondes, la solitude noire des Monts d’Arrée, la tristesse des grèves désertées par la mer et la danse folle des vagues dans le soleil.

Dans la peau d'un maire

Pascal Hervé, le Maire de Bazouges-la-Pérouse en Ille et Vilaine est un élu qui prend son travail très à cœur. Hyperactif de la vie communale ses journées sont bien remplies. Agriculteur à Bazouges, son élection en 2014 a été une surprise pour tout le monde et… pour lui – même. A 39 ans, il obtenait son premier mandat. Très vite il a vendu sa ferme pour se consacrer entièrement à la tâche. L’enjeu était de redynamiser une petite ville endormie. Un challenge en parti réussi qui ne l’empêche pas de connaître des périodes d’abattements. Dernièrement, Pascal a voulu jeter l’éponge. Dans une petite commune la fonction est de plus en plus complexe. Le maire est devenu un chef d’orchestre et le point d’entrée pour les citoyens, qui ont des demandes de plus en plus fortes. Le maire, c’est la dernière porte où peut encore frapper le concitoyen.   

Dany Rose

Bernadette Bourvon nous fait découvrir le port de Nantes à travers un personnage étonnant. Il y a d'abord ce nom, comme un nom d'emprunt ou un nom d'artiste : Dany Rose. Dany Rose est docker ! Docker par vocation, docker de génération en génération. On rassemble de mémoire quelques clichés : gros bras tatoués, bagarreur, célibataire, macho, cow-boy en débardeur. Il y a du vrai. Pour le reste, Dany est marié, ne fréquente pas les salles de musculation et connaît assez bien l'œuvre de Sartre. Dany le docker, écrit et parle. Il a besoin de raconter, de montrer et de dire. Dany est un enfant gâté. Les quais, les entrepôts et le fleuve lui appartiennent.  Il arpente en maître son domaine et va nous faire le tour du propriétaire, fier et jaloux autant que nostalgique. Dany est bavard, heureux de parler, heureux d'appartenir au pays des quais, heureux d'être entre ville et banlieue au bord de la mer sans jamais partir sur les bateaux qui viennent jusqu'à lui.  

Dauphin, mon voisin !

Beaucoup plus qu'un autre, le dauphin est un animal mythique et exotique. Ce documentaire s'intéresse à toutes ces mythologies qui tournent autour de ce mammifère marin étonnant. Il s'intéresse aux dauphins “ambassadeurs” qui viendraient, comme certains l'affirment, pour établir un contact avec les hommes.  On revient avec des archives sur les expériences américaines qui cherchaient à communiquer ou à diriger des dauphins. On va dans les marinlands. Mais ce documentaire, réalisé avec les scientifiques d'Océanopolis, veut surtout nous faire comprendre que si les dauphins sont des animaux attachants, ce sont avant tout des animaux, rien que des animaux !  Il faut donc se méfier des jugements hâtifs et des délires incongrus que les dauphins déclenchent quelquefois. On découvre dans ce documentaire que des colonies de dauphins sont installées chez nous en France autour des îles de Sein et d'Ouessant. On s'aperçoit aussi que cet animal que l'on peut voir dans des feuilletons de télévision, sur des affiches, ou en peluche est encore un animal peu connu et qu'il reste beaucoup à faire pour comprendre l'organisation complexe de sa vie de groupe.

Déferler et maintenant

Au-delà de la crise du Covid-19 ce film original dans sa forme est à l’image de ce que traverse la société. Il se place sur une ligne de crête : d’un côté le monde d’avant, de l’autre, les chemins que nous pouvons prendre pour sortir d’une période qui n’est pas facile à vivre. Il y a l’inquiétude sociale et une économie qui se tend. Face à une situation inédite et inquiétante, tout le monde se pose les mêmes questions. Les témoins, avec humour, avec gravité et poésie parfois, racontent leur confinement mais surtout réfléchissent à l’après crise. Pour la réalisation du documentaire, nous avons dû trouver des solutions adaptées et travailler autrement avec les moyens dont beaucoup de gens disposent : un téléphone, un ordinateur, le réseau internet. Tout en gardant le lien entre tous, chacun est resté chez soi, en respectant les règles imposées par le confinement pour construire un film atypique que nous souhaitions en résonance et en échos aux interrogations du moment.  

Dégazez, y'a rien à voir !

La pollution qui chaque année souillent bien plus de kilomètres de côtes que ne l’ont fait l’Erika ou le Prestige. Mais qu’est ce qu’un déballastage ? Pourquoi des navires continuent-ils de dégazer près des côtes ? Quels risques courent-ils ? Pourquoi sommes-nous si impuissants en France et en Europe ?  Au-delà des constats, alarmants pour l’environnement, et des incantations qui permettent cependant une prise de conscience, ce film tentera de faire le point sur les causes de ces pollutions, les solutions alternatives, la bonne volonté des ports de commerce, bref les enjeux techniques, économiques et écologiques qui se cachent derrière ces questions de dégazage.  

De l'autre côté du miroir

Pendant des dizaines d'années, les îles et îlots, qui composent l'archipel de Molène, étaient pour nous, gosses du Nord Finistère, de mystérieux points de terre que nous apercevions au loin, posés sur l'horizon de l'océan. Les "grands", les adultes, qui y étaient allés, nous en parlaient comme d'un paradis sur terre où les paysages avaient la douceur des dunes, où les hommes étaient des travailleurs de la mer, où les animaux sous-marins vivaient en si grand nombre que les eaux de l'archipel étaient comparables à celles des récifs coralliens du Pacifique.  Dès que l'occasion nous fut donné d'être "grand", nous sommes partis à la découverte de ces îles inconnues et, sans doute parce qu'une vision purement terrestre des choses n'était pas suffisante, nous sommes passés de l'autre coté du miroir. Sous la mer !  La qualité de ce sujet tient beaucoup au choix des images. Un caisson spécial à d'ailleurs été construit pour ce tournage. Nous n'allons jamais très loin sous la surface mais nous découvrons, à quelques mètres des lieux de baignade, un monde sous marin que nous n'avons pas l'habitude de regarder. La caméra ne sort jamais de l'eau, ou si peu, et nous nous promenons dans les champs d'algues, sur des rivières de galets en mouvement, juste troublés par l'arrivée de deux pieds et d'un filet : ceux d'un pêcheur du Dimanche.

Demain la vie !

Cette série a pour intention de prendre en compte cette assertion : “Le travail est au coeur de notre vie...” dans son intégralité - passé, présent, futur - en faisant s'exprimer et se confronter des hommes et des femmes, jeunes et vieux, afin de dégager de ces “projections” et de ces “retours” sur le “parcours d'une vie” ce qu'il y a d'essentiel dans toute vie comme dans chaque métier : notre vision sur elle, notre vision sur lui...  Ces deux types de regards, par leur “distance”, sont susceptibles de nous aider à relire d'une autre manière notre “actualité” dans tous les domaines (santé, justice, police, enseignement, agriculture, pêche, armée, religion, sport, etc...), bref, de raconter différemment notre quotidien, de dire autrement notre monde...

Dernier recours

Sur la presqu'île de Crozon, la Marine Nationale a installé la Flottille 33F, spécialisée dans les missions SAR (pour Search And Rescue). Aux commandes d'énormes hélicoptères Caïmans, une poignée de pilotes intervient de jour comme de nuit, par tous les temps ou presque. Blessé grave sur un chalutier, démâtage dans la tempête, collision sur le rail de Ouessant, naufrages, ils sont le dernier espoir des marins en danger, le dernier recours. Quand les distances sont trop grandes pour les canots de la SNSM, ou quand l'urgence est absolue, il n'y a qu'eux pour intervenir, souvent dans des conditions météo dantesques. Du raz de Sein à celui du Fromveur, de Molène à l'Aber Wrac'h, et bien au delà, ils nous emmènent dans des vols dopés à l'adrénaline au dessus de décors majestueux. Grâce à eux, nous écoutons les témoignages de ceux qui avaient perdu tout espoir de s'en sortir, ceux qui faisaient face à la mort dans une mer déchaînée... quand soudain un bruit de rotor à déchiré le ciel et un sauveteur est descendu au bout d'un câble, comme un miracle en plein cauchemar.  

Des bateaux qui restaurent des hommes

A Cherbourg, l'association Amarrage, issu de l’hôpital psychiatrique du Bon Sauveur de la Manche a mis en place depuis 25 ans un projet peu banal. Réunir le monde psychiatrique (patients et infirmiers), des bénévoles dits “normaux“ et des professionnels de la charpente navale autour de la restauration et de la navigation sur des bateaux traditionnels. Pour des personnes souffrant de troubles psychiatriques (psychose, addiction, autisme, etc) c’est souvent la double peine : la maladie les conduit au repli sur soi, et le regard des autres dits « normaux » les font se sentir exclus de la société.  L’ambition d’Amarrage est de recréer le lien social perdu, de montrer que le vivre ensemble est toujours possible, s’il y a bienveillance et respect. Amarrage, c’est une belle histoire humaine avec des bénévoles passionnés et des patients qui trouvent un sens à leur existence chaotique.  

Des dauphins et des hommes

Depuis quelques années, des centaines de dauphins sont retrouvés morts sur les plages françaises, bien souvent avec des marques de captures accidentelles. Ce film mène l'enquête sur ce phénomène et  raconte comment, en quelques décennies, cet animal si singulier est passé du statut d'espèce nuisible à une véritable icône  pour tous les amoureux de la meR.   L'ONG Sea Shepherd alerte, à grand renfort d'images chocs, sur l'hécatombe de dauphins communs dans le golfe de Gascogne et sur les côtes bretonnes, due selon elle à la surpêche. Au premier rang des accusés, les pêcheurs concèdent quelques captures inévitables et évoquent plutôt une prolifération récente de l'espèce. Que se passe t'il derrière ce face à face ? En allant rencontrer l'ONG et des pêcheurs, mais également des scientifiques et un historien, ce film mène l'enquête sur ce phénomène et  raconte comment, en quelques décennies, cet animal si singulier est passé du statut d'espèce nuisible à une véritable icône  pour tous les amoureux de la mer.  

Des poissons rouges dans le bénitier

Ce documentaire repose sur la personnalité étonnante de trois " abbés démocrates " : Félix Trochu, Louis Bridel et Henri Mancel , tous originaires de Bretagne. Leur action progressiste - dans le milieu rural, ouvrier, et celui de la presse et des idées - commence à la fin du 19ème pour se clôre vers les années 30. On peut penser que la Bretagne moderne en porte aujourd'hui encore les traces, et qu'on ne saurait bien la comprendre si on en fait abstraction.  Trois abbés qui en quelque sorte mirent un peu le feu aux poudres et contribuèrent à faire vaciller un pouvoir vieillissant, en grande partie aux mains d'une aristocratie sur le déclin. Trois véritables personnages, méconnus, oubliés, voire curieusement maintenus au secret. De véritables combats, à rebondissements, avec des bons et des méchants. " J'ai eu le désir de faire passer mon propre étonnement quand j'ai découvert leur existence et pris la mesure de l'importance de leur action ; sans prosélitysme aucun bien sûr, mais sur la base de l'intérêt historique des faits. Avec le souci premier de raconter une histoire  " Alain Gallet

Des sauveteurs et des hommes

En cas de détresse en mer, derrière le téléphone ou le 16 de la VHF, il y a des voix, des hommes et des femmes, des moyens mis en œuvre, pour sauver des vies. Une chaîne solidaire qui mêle les bénévoles de la SNSM et des professionnels civils et militaires. Ils s'appellent Yoann, Stéphane, Mickaël, Vincent. Ils sont patron d'un canot de sauvetage SNSM, pilote de l'hélicoptère de la Marine Nationale, commandant de l'Abeille Liberté ou chef de quart au CROSS Jobourg.Ils surveillent et interviennent dans une zone maritime dangereuse, la mer de la Manche, avec ses fortes tempêtes, ses courants puissants et un trafic maritime intense. C'est un film à hauteur d'homme et de femme. Un film qui raconte le quotidien de ces hommes et de ces femmes en veille permanente, prêt à intervenir dès que l'alerte sonne.

Desseins communs

d

Deux mille enfants en liberté

A travers ce documentaire, Gérard Uginet retrace les préparatifs de ce concert unique. Ce film fait revivre cette expérience particulière en revenant sur les coulisses et les mois de préparation nécessaires à une telle représentation. Associant musiciens, enfants, artistes et organisateurs, ce film raconte les progrès, les joies et les découragements de tous ceux qui ont accompagné ce concert.    

Diwiskit

d

Du bélè à Harlem

Un film, un voyage et des rencontres avec des lieux,des clubs et des artistes des communautés africaines et afro-américaine de Harlem. L'occasion d'échanges, de réflexions croisées sur le sens de la musique et des modes de résistance dans l'histoire et l'identité des peuples issus de l'esclavage. Un homme à la recherche de son identité et qui nous partage la culture afro-martiniquaise. De Fort-de-France à Harlem, des Antilles françaises à New York, en passant par le New-Morning de Paris, le parcours du tambouyé martiniquais Edmond Mondésir, homme orchestre philosophe, militant, musicien et compositeur à la quête de son identité, à travers sa passion pour le tambour Bèlè, qui constitue l’œuvre de toute une vie : diffuser et faire partager cette musique tambourinaire, ce chant, cette danse, cette expression, aux racines mêmes de la culture afro-martiniquaise , en soulignant sa dimension à la fois unique, singulière et pourtant universelle… «Nou soti menm kote, mais nou voyagé an lo » : les mots résonnent dans un aéroport vide où un homme seul bat la mesure sur un tambour imaginaire : le tambouyé Edmond Mondésir est en partance pour New York où il va offrir le premier concert Bèlè jamais joué dans la ville monde, dans un club de Harlem, afro-américain, le Shrine.

Du blé au pain

En Corse depuis quelques années le blé revient en force. Partout se multiplie la culture de parcelles de blé avec l’intention de relancer la production de farine et de (re)faire son pain au village. Ce film se propose de suivre durant un an une aventure particulière Etienne Suzzoni et son fils Paul Antoine qui ont décidé de remettre en culture deux puis quatre hectares de blé.  Particularité : tous les travaux se feront en traction animale. Au-delà de l’aventure particulière c’est bien évidemment bien plus largement un phénomène général qui je souhaite aborder. En Corse, mais aussi sur le continent, et dans tous les pays industrialisés occidentaux, un lien à la terre a été perdu. Ce lien nous manque et nous devons le reconstruire patiemment.  

Dur comme fer

Il y a dans notre société une curieuse mode du dépassement de soi, un engouement pour le défi physique et la prise de risque. Crise existentielle pour certains, revanche sur la vie pour d’autres, chacun et chacune de ceux qui se rêvent Ironman (homme de fer) se contraignent en tout cas à un engagement total où le plaisir signifie douleur. Finir un Ironman, devenir un homme de fer est devenu le nouveau défi à la mode. Dans ce film, Gaël Bizien tente l'expérience pour comprendre le phénomène de société du triathlon longue distance. Discussions avec un sociologue ou un psychologue croisent sessions d'entraînement intenses dans un documentaire qui mêle dans la sueur et la douleur considérations philosophiques et comédie dramatique.

Eclats d'une libération

À l’origine du film, une histoire de famille. Celle du père d’Erwan Le Guillermic juché, à six ans, sur le balcon de l’hôtel de ville de Rennes pour l’arrivée des Américains, le 4 août 1944. Et puis, celle de Marcel Le Guillermic, jeune résistant Costarmoricain, raflé par les Allemands en avril de la même année et fusillé le 23 juin. Le retour dans la maison natale du résistant constitue la première des six stations de ce pèlerinage mémoriel de la libération en Bretagne.

Edition ? Non, éditeurs !

L’envie d’un documentaire sur l’édition en Bretagne est venue d’une somme de rencontres et d’événements. Dans le désordre… L’immense succès des Mémoires d’un paysan bas-breton, Jean-Marie Déguignet, qui en deux ans aura fait 100 000 exemplaires presque exclusivement sur la Bretagne. Le café-librairie Caplan sur la plage près de Locquirec « deux cafés, un demi, De la Moule de Marc Legros, et une douzaine de loukoums,…110frcs s’il vous plaît ! »… `Charles Kermarec qui, il y a vingt-cinq ans, disposait les livres de face sur ses étagères pour faire plus riche et qui aujourd’hui séduit les Brestois avec 1600m2 sur deux étages et au milieu un salon de thé-café-littéraire… Yves Prié qui imprime et massicote à l’ancienne dans sa campagne depuis vingt ans… Bernard Cadoret pour qui la file de marins en casquettes attendant la dédicace de Ar Vag Des Voiles au travail -600 pages 450frcs- à la Maison de la presse de Douarnenez est la consécration des efforts des édts du Chasse-Marée… Des hommes et des lieux il y en a à foison. Il suffit de regarder la carte des éditeurs des cinq départements de l’Ouest pour avoir envie d’en savoir plus sur cette boulimie de livres qui agite une population hétéroclite et jamais rassasiée, depuis quelques grandes années.  

Elu pourquoi faire

d

Empreintes
Patricia Nagera

Mon intention est comme un défi. Réussir à rendre par l’image, le son, la musique, la puissance d’un discours sur le mouvement, les sens, l’odorat, le toucher. Réussir à pénétrer et faire pénétrer le spectateur dans des profondeurs. Évoquer la puissance de l’art face au chaos, l’importance de l’autre. Posture poétique, artistique et politique. Ceci n’est pas par contre le fruit du hasard, mais plutôt l’accomplissement, la poursuite d’une route. En tant que documentariste, depuis 30 ans, en tant que citoyen aussi, interrogeant sans cesse avec curiosité les pistes de réflexion sur la différence, l’imaginaire, l’inventivité, en résumé les espaces parallèles non explorées, prometteurs d’espoir de renouveau.

En chasse à bord du Vagabond

A Saint Jean de Luz, comme dans la plupart des ports nord-européens, les pêcheurs ont souvent fait le choix de s’équiper de chaluts pélagiques.  Pourtant, ici, certains patrons sont restés des “bolincheurs” et des “canneurs”. Considérés comme des passéistes destinés à disparaître, ils ont mieux traversé les crises de ces dernières années.  Sur des bateaux de quinze à vingt mètres qui embarquent une douzaine d’hommes, ils continuent de pêcher les poissons bleus : sardines, anchois et chinchards qu’ils exportent vers l’Espagne. Mais partir de Juin, ils font le thon dans le golfe de Gascogne à la canne et à l’appât vivant. Cette pêche est une véritable chasse qui commence par une traque hasardeuse. Elle n’est possible que si le patron possède une excellente connaissance du poisson, de son milieu et de ses habitudes.Une fois repérés, l’équipage se met aux cannes que l’on appâte avec les petit chinchards du viviers. Si le poisson mord, la pêche peut se prolonger pendant des heures et les hommes embarquent sans se reposer des dizaines de thons de 10 à 40 kilos.  

En permanence

Pendant presque un an le réalisateur Sylvain Bouttet a suivi le travail d'un groupe d'assistance sociale. Il nous entraîne dans une plongée chez les travailleurs sociaux entre Dinan et Guingamp. Des petits riens intimes, des confidences douloureuses, des mises au point difficiles à effectuer. Ici, le travail est permanent.  Trois personnages principaux : deux assistantes sociales et une femme qui cherche le soutien d'un groupe de parole. Autour, des réunions de mise au point, des collègues qui vivent les mêmes situations. Au final, l'évocation en creux d'une société rongée par le manque affectif.  Sans regard moralisateur, sans jugement Sylvain Bouttet rend compte de leur quotidien et de celui de leurs “visiteurs” Il s'attache à suivre les uns et les autres au-delà de la barrière invisible qui les relie à l'humanité. Un combat toujours renouvelé, à la fois absurde, triste et joyeuse. Un lien nécessaire à la vie.

En pur laine

Cette matière naturelle aux mille vertus, indispensable et précieuse, accompagne nos civilisations depuis toujours. Elle inspire aujourd’hui des hommes et des femmes venus d’horizons différents mais liés par de solides convictions. Ils et elles ont décidé de donner toute sa place à la laine des moutons bretons longtemps essentielle avant d’être déconsidérée. Triées, cardées, feutrées, filées, ces laines sont transformées et valorisées au coeur de la Bretagne, inaugurant ainsi une toute nouvelle filière. Tout au long de cette chaîne artisanale chacune et chacun dans son domaine apporte ses savoir-faire, partage ses réflexions et ses expériences. Fédératrice et solidaire, cette aventure portée par une conscience écologique n’en est qu’à ses, très prometteurs, débuts.

Energie Marine, la nouvelle vague

Face aux défis énergétiques et environnementaux, notre société se tourne de plus en plus vers les sources d’énergies renouvelables. La mer avec sa puissance, ses mouvements colossaux, semble un réservoir encore inexploité. Comment récupérer une partie de cette énergie. Est-elle rentable ? Est-ce que la mer peut réellement fournir une alternative ? Nous passons en revue dans ce film les différentes sources d’énergies marines, en France et en Europe. Nous envisageons leur potentiel et les différentes solutions pour  les exploiter. Nous avons suivi il y a quatre ans les premières tentatives en allant dans les bureaux d’études faire le point sur des projets parfois farfelus. Aujourd’hui c’est grandeur nature que cela se passe. En quelques années des décisions ont été prises et les essais pour fabriquer de l’électricité avec les océans repartent de plus belle. On trouve des technologies aussi variées que l’éolien ou l’exploitation de l’énergie des vagues et des courants marins, dont les niveaux de maturité sont complètement différents, impliquant des challenges techniques ou économiques très divers.

Entre les peuples

Dans le petit village du Cloitre Saint Thégonnec, dans des monts d’Arées, Les Utopistes en action, une association de bénévoles a ouvert il y a trois ans une maison d’accueil et une école pour des mineurs Isolés étrangers et demandeurs d’asile, L’Ecole Alternative des Monts d’Arrée. Tout au long de l’année une quinzaine de jeunes sans papier se relaient ici pour réapprendre à vivre sous un toit et suivre des cours. Suite aux élections municipales, le nouveau maire élu en mars 2020 a priée l'école alternative de déménager du local prêté par l’ancienne Mairie ou l’association avait installé plusieurs salles de classe. En attendant de trouver un nouveau lieu pour l’école, les utopistes décident de réinstaller provisoirement l’école, comme on peut, entre la cuisine, la salle à manger et la terrasse, dans la maison d’accueil louée depuis quelques mois à trois kilomètres du village. Ce documentaire tourné en immersion pendant 14 mois accompagne plus précisément 5 d’entre eux : quatre Mineurs Isolés Etrangers et un demandeur d’asile majeur.

Escale Littéraire à Brest

Brest, ville du bout du monde et porte ouverte sur le large, a toujours attiré les écrivains. Au fil des siècles beaucoup d’auteurs ont atterri ou embarqué à Brest. Et ils ont laissé de leurs passages des descriptions très diverses.  Ce film documentaire est une sorte de voyage dans la ville, à la rencontre des Brestois, tout en feuilletant les pages des nombreux récits qui ont pris ces lieux comme décor. Selon les auteurs lus on visite une ville qui n’est plus, une ville interlope ou une ville en mutation

Etat de Teuf

Le 14 juin 2005, une dizaine d'agriculteurs sont convoqués à la mairie de Carnoêt, commune des Côtes d'Armor. Là, un représentant de la préfecture leur annonce que leurs terres - 60 hectares dans un premier temps et 120 hectares supplémentaires – sont réquisitionnées pour la version 2005 de la rave-party en marge des Vieilles Charrues, qui pourrait accueillir 40 000 teufeurs.  Jour après jour, le documentaire suit à côté des agriculteurs, la préparation des terrains, le déploiement des forces de l'ordre et l'arrivée des teufeurs. Il montre la colère des agriculteurs réquisitionnés se transformer en résignation puis en inquiétude. Il présente la confrontation des agriculteurs et de ces amateurs de techno qui viennent envahir leurs terres, détruire leurs cultures : confrontation de deux mondes, sans animosité mais avec beaucoup de curiosité.

Etienne Saglio l'illusion du réel

Quelques jours avant son examen de fin d’année, le jeune Etienne Saglio, alors étudiant à l’école de Cirque, se casse le pouce. Devant l’impossibilité de présenter son numéro de jonglage, il décide d’apprendre à voler à ses balles.  Cette rencontre fortuite avec la magie va littéralement bousculer son parcours, jusqu’à l’amener à créer une nouvelle discipline, entre illusionnisme, théâtre et manipulation d’objets.  En le suivant pendant trois ans sur sa nouvelle création, ce film propose une plongée dans l’univers d’Etienne Saglio. Un conte onirique peuplé de renard, de loup et de géant, qui invite le spectateur à perdre doucement pied dans un voyage où se mêlent avec étrangeté l’illusion et le réel pour convoquer les tréfonds de notre inconscient.  

Etre mer

d

Françoise, une mère orpheline

François Gauducheau nous raconte l'histoire pathétique de Françoise qui a laissé ses parents lui voler son bébé, conçu hors mariage pour le donner en adoption, lorsqu'elle avait vingt ans. A vingt ans, Françoise se retrouve enceinte après sa première liaison amoureuse le temps d’un séjour en Corse. Mais en 1964, dans une famille de la bourgeoisie de province dans le sud de l’Ille-et-Vilaine, on ne tolère pas ce genre de choses. Enfermée durant quatre mois dans une clinique à l'abri des regards et des rumeurs, la jeune femme accouche d’une petite fille qu’un couple adopte immédiatement. Après cet événement tragique Françoise va vivre dans le mensonge. Au regard des autres, c’est une femme dynamique, qui a un travail avec des responsabilités, une vie sociale. Mais ce sont des apparences. Françoise pendant plus de trente ans portera un lourd secret. L'abandon d'un enfant ne s'avoue pas, même à soi-même, et rend impossible le partage avec les autres. Alors qu'il est facile de s'identifier à l'enfant qui recherche sa mère, il est plus difficile de le faire avec celle que l'on considère communément comme une " mauvaise mère ". Le but ici n'est pas de condamner ni de s'émouvoir à bon compte, mais de découvrir et de mieux comprendre à travers ce récit pourquoi et comment certains enfants sont abandonnés et ce qui se cache derrière cet acte.  

Gant Youenn Vrai

Youenn est un personnage inclassable, au parcours atypique, disparu aujourd'hui… Poète, écrivain, compositeur, chanteur, sculpteur, homme de télévision, peintre, breton, new-yorkais, homme libre…Il était tout cela mais il était avant tout attachant. C’est le mot qui me vient le plus facilement.  Nous nous sommes croisés, un peu, mais je me souviens toujours qu’il tenait absolument quand il me voyait enrhumé à tester sur moi des talents de passeur et de rebouteux qu’il pratiquait en riant et en déclamant des poèmes. Je suppose qu’il n’y croyait pas vraiment lui-même mais il se plaisait  à ce jeu qui, s’il ne passait pas vraiment les rhumes, passait en tous cas un peu de sa bonne humeur. Une sorte de grand frère...

Gâvres, ma petite mer à moi

C'est peut-être parce que la mer est trop vaste que l'on dit qu'elle appartient à tout le monde; c'est-à-dire à personne. Mais s'il s'agit d'un morceau de mer que l'on peut presque embrasser d'un seul coup d'oeil et dont l'on finit par connaître les limites et les secrets, alors la tentation est grande de se l'approprier. La petite mer de Gâvres près de Lorient appartient à toutes celles et à tous ceux qui y voient la raison même de leur existence. Pour certains, on pourrait presque dire le lieu même de leur survie. La particularité de cette petite mer est qu'elle découvre presque entièrement à marée basse et que les coquillages s'y trouvent particulièrement bien. Depuis des lustres on pêche ici à pied. On y pêche de tout, un peu, voire même beaucoup. Ma petite mer à moi est une photo de famille. Une famille d'amoureux, de passionnés, de contemplatifs, de scientifiques. Tous se côtoient, se croisent, s'ignorent, s'enflamment, se taisent, se souviennent. Chacun raconte "sa" petite mer, avec son coeur, sa mémoire qui flanche, son savoir, son âme de poète, sa mauvaise foi, sa tête de breton.

Gens de la chataigne

Je vais et je tourne sur les routes de la Castagniccia, enchaînant les virages et les multiples chemins à l’intérieur de l’enceinte fermée de ce paysage ouvert. Partout des châtaigniers, aussi noueux, aussi puissants que des taureaux. Ils sont comme des guetteurs, les derniers guérilleros d’un combat qui n’intéresse plus personne. Seule leur attitude parle, cette façon d’être debout dans la pente de la montagne et de regarder devant,  face  au  vide  comme  quelqu’un  qui  attend  et  n’éprouve  plus  aucune  honte  à attendre. Ils semblent retenir, par leurs forces réunies, la montagne au-dessus du temps pour qu’elle ne s’écroule pas, comme le font parfois les maisons dans ce vert pays qui résistent elles aussi au désir de se faire poussière. Le paysage est troublant. Ces arbres millénaires qui dominent la vallée depuis si longtemps sont pour la plupart des épaves. Beaucoup agonisent sous l’étreinte funeste des épiphylles végétaux qui les enserrent, lançant dans de vaines suppliques leurs bras morts vers le ciel. Ces vétérans des hameaux étaient autrefois un peuple solide, le prodigue fournisseur des modestes tables devenu de nos jours un produit de luxe. Le châtaignier, abandonné désormais par l’homme, est tombé malade. La maladie de l’encre et le chancre cortical font des ravages parmi les arbres. Mais le vrai mal du châtaignier tient à la rupture du lien entre l’homme et la plante. Ayant appris à connaître d’autres formes d’alimentation, l’homme s’est détourné complètement de ce qui lui rappelle une misère dont il pense s’être libéré. Ces arbres ont passé jadis un pacte, ils ont juré qu’ils tiendraient bon. Et ils ont tenu, jusqu’ici, même s’il n’y a presque plus personne pour les protéger, nettoyer autour de leurs racines, recueillir leurs précieux fruits.    

Gilles Servat, la voix libre

Engagé, contestataire, poète, défenseur de la langue et de l’identité bretonne, chanteur au verbe acerbe ou émouvant, la guitare au poing pour soutenir toutes les luttes, la celtitude romanesque en bandoulière, l’écologie, la nature, la tendresse en étendards. Poète, écrivain, conteur, érudit, druide, homme politique, musicien… on croit tout connaitre de lui, mais Il est temps de partir à la rencontre de sa vraie personne, celle qu’il n’a jamais vraiment livré. Ce Gilles Servat se cache derrière le barde qui fait chanter les foules au son de sa « Blanche Hermine ». Le Gilles à découvrir derrière « Servat ».  

Gourvennec, le paysans de la République

À travers le portrait d'Alexis Gourvennec c'est celui de la Bretagne que nous traçons, une Bretagne solidaire et déterminée, portant des lignes de conflits parfois violents mais capable de les dépasser par le dialogue, un dialogue qui inclut aussi l’Etat centralisateur pour lui faire admettre ses erreurs d’appréciation, le solliciter à bon escient et le persuader du futur de la région. Carl’amour de son pays, le refus d’en voir émigrer les forces vives vers la capitale sont, tout autant que l’indignation devant les injustices et le mépris dont étaient victime les paysans comme son père, à l’origine de la démarche d’Alexis Gourvennec.

Grain de sel

Après des siècles d'exploitation, les marais salants de Noirmoutier déclinent à partir des années soixante. Au début des années quatre-vingt, quatre jeunes venus de la ville relancent l'activité. Difficile pour eux de se faire accepter. Ils doivent faire face aux réticences du monde agricole local qui ne comprend pas très bien ce que viennent faire ces parisiens. Trente ans après la greffe à prise. Les sauniers se sont multipliés. Faire du sel à Noirmoutier est redevenu une activité florissante et rentable. Le réalisateur Laurent Billard faisait partie des quatre jeunes venus reprendre un marais. Trente ans plus tard il revient sur l'île pour nous raconter à la première personne, cette histoire de renaissance. J'avais 25 ans. Cela faisait déjà cinq années que je venais sur l'île de Noirmoutier, apprendre et pratiquer la voile. Paris, ma ville natale, j'avais depuis ma petite enfance le goût de la quitter. Et tout naturellement j'ai cherché à m'installer là. Près de la mer. Pendant dix ans, je suis devenu saunier. Je n'ai rien regretté, ça a été la partie sans doute la plus heureuse de ma vie même si les difficultés ont jalonné cette belle époque. Jeunes et anciens n'ont pas vécu cet arrivage de la même manière. Certains étaient dans le rejet, d'autres dans l'accueil. Pour ma part, je me liais d'amitié avec mon vieux voisin de marais, puis avec les autres. A leur contact en écoutant leurs histoires, j'apprenais. Plus qu'un métier, un univers, fait de marées, de fuites, de tempêtes, de sécheresse, d'argile et de sel, de vase et de sueur. Cela commença pour moi par deux années sans sel, pour cause de pluie aggravée par mon inexpérience. Et puis il y eut ce premier sel, apparu un soir au fond de l'oeillet, des larmes de joie, après deux ans de remise en état de salines abandonnées.

Guy Paul Chauder
La mémoire de la trace

Faire un film sur un artiste, qui plus est un peintre, voilà une belle gageure ! Laurent Billard tente-t-il ici une rencontre et le décryptage d’un processus de création ? Non, en aucun cas ! La création est tellement intime et si difficile à traduire ou à montrer en image. D’ailleurs est-ce bien nécessaire ? L’image et la captation du réel d’une caméra ne sont que des réductions du monde. Vouloir à tout prix décrypter et expliquer l’artiste peintre dans un film au travers de moments choisis est une illusion. Comment traduire ce qui se joue entre l’œil et la main quand le pinceau se pose sur la toile ? .En fait, peindre ne constitue pas en tant que tel un événement important, c’est un geste technique. L’essentiel et c’est toute la difficulté, est ce qui se passe avant dans un long processus personnel et intériorisé. Comment se nourrit l’artiste ?  Voilà ce que Laurent Billard est allé chercher dans documentaire avec la volonté sous jacente d’une tentative d’entrer et de nous faire entrer dans le jardin secret des dieux, dans le processus et l’alchimie où tout commence et ou tout se prépare.

Guy, vétérinaire de campagne

Guy sillonne la campagne, de Bolazec à Trémargat et de Carnoët à Pont-Melvez. Sa silhouette trapue, son pas énergique, sa franche poignée de main, assortis d'un propos de circonstance en français ou en breton, rassurent plus d'un éleveur. Question de confiance dans l'homme de l'art, mais aussi de sympathie pour un personnage passionné, aussi prompt au rire qu'au coup de gueule. Histoire aussi d'amitié pour l'enfant du pays, terrible parfois, mais toujours généreux. Dans bien des cas, Guy est appelé en dernier recours. Il est alors le véto pompier, celui qui arrive quand l'agriculteur a tout essayé : « la piqûre de la dernière chance ». Dans ce pays du lait, Guy soigne des vaches à longueur de journée. Il intervient la plupart du temps en urgence, opérant directement dans l'étable, sous l'oeil inquiet du propriétaire. En Argoat, comme dans toutes les campagnes, les fermes se modernisent mais les problèmes de dépopulation se vivent aussi au quotidien. Quand on est agriculteur ou éleveur on voit peu de monde. Le véto devient alors souvent le confident de ses clients. Il ne s'agit pas pour autant de faire un film documentaire sur le travail d'un vétérinaire en campagne, il s'agit de rendre visible l'esprit de responsabilité qui anime cet homme, dans le monde rural d'aujourd'hui. Rendre visible cela, c'est filmer l'homme en action, se “coltinant” la ruralité dans toute son amplitude et sa diversité. C'est rendre la générosité des rencontres et des contacts ; c'est faire entendre et saisir la qualité de parole efficace, respectueuse, chaleureuse, tolérante. C'est donner à voir l'énergie d'un homme en mouvement. Un homme amoureux de la nature qui l'entoure et qui va sur le tas, le jour, la nuit, quand on l'appelle, quand il le faut, quand cela ne va plus.

Haro sur la bar !

bolincheurs. La raison : les pêcheurs côtiers capturent de moins en moins de bar et la tension est vive ! A Sein, François Spinec rentre de la pêche, il est l'une des figures du milieu et désigne les responsables : les bolincheurs : « ils sont en train de tuer la poule aux œufs d'or, les pêches réalisées sont faîtes sans le souci de la préservation de la ressource».  Aux commandes de son bateau, Didier Le Gloanec, bolincheur, revendique le droit de pêcher le bar et accessoirement la sardine. Il ne veut pas se priver d'un « bon coup » lorsque l'hiver, la sardine est totalement absente. Le bar n'est pas encore placé sous quota européen, mais les associations écologistes et certains pêcheurs tirent pourtant la sonnette d'alarme. Les scientifiques, mis sur la sellette, planchent pour offrir bientôt des indicateurs. Quoiqu'il en soit, le bar pourrait rejoindre bientôt d'autres poissons comme le thon rouge ou le saumon sur la liste des espèces en danger. Ce film est un voyage à la rencontre de ce poisson, symbole des problématiques posées par la sur-pêche contemporaine.

Home Squat

Au port du Légué de St Brieuc, c'est un vieux wagon corail abandonné au bout d’une voie de chemin de fer occupé par des punks. Une occupation quasi légale puisqu’elle est tolérée par la municipalité et la SNCF. Les punks du wagon ont un principe : la vie ne doit comporter aucune contrainte matérielle ou morale. Chacun est libre d’exprimer ses velléités artistiques sans entraves. Ils sont tous en rupture sociale : pas de liens familiaux, des repères sociaux fortement perturbés, alcoolisme et autres déviances… Ils ne réclament rien à personne, si ce n’est cette philosophie simple… « On ne demande rien à personne, qu’on nous emmerde pas, et on emmerde tout le monde ! ». L’histoire a commencé au début de l’hiver 1997 : une quinzaine de jeunes punks campe au pied de l’église Saint Guillaume. Le groupe expulsé d’un squat quelques jours plus tôt, réclame le droit au logement. En attendant de trouver une solution durable, ville et services de l’état leur proposent de s’installer dans un wagon désaffecté au port du Légué. Une solution transitoire pour répondre à un besoin urgent de relogement.  

Il restera la mer quand même

d

Ils ont grandi au large

Qui n’a pas rêvé à 14 ou 15 ans de "sécher l’école“ avec la bénédiction des parents ? Quelques-uns ont eu cette chance. Ils n’avaient pas quinze ans et le temps d’une année scolaire, ils ont vécu une aventure peu commune. À l’âge où l’imagination vagabonde, des dizaines de jeunes ont découvert des pays, des peuples et des cultures différentes. À bord du voilier "La Fleur de Lam­paul", leurs épopées ont fait rêver bien des jeunes de leur âge mais aussi des adultes qui auraient tant voulu connaître ça.  Tout au long des années 90 et au début des années 2000, les téléspectateurs ont pu suivre sur France 5, les aventures de ces jeunes adolescents parcourant le monde sur leur vieux gréement. Poussés par les vents, ils ont vécu des rencontres fortes, ont appris des histoires inoubliables et ont pris des aiguillages singuliers vers leur devenir. Que sont ils sont devenus ? Vingt ans plus tard les réalisateurs essaient de démontrer que les chemins détournés peuvent être parfois de jolis raccourcis pour se réaliser et construire sa vie.

In situ

En Mai 2000 le peintre Paul Bloas a installé ses géants de papier dans la pénombre de la base sous-marine de Bordeaux. Pendant les mois qui précèdent, il leur a donné forme dans son atelier de la rue de la République à Brest. Debouts, de terre et d'eau s'immisce dans l'intimité particulière de l'atelier.  Debouts, de terre et d'eau tente de montrer le cheminement intérieur du peintre le temps du travail en atelier puis de l'installation in situ et comment la création s'élabore sur la base d'un assemblage hétéroclite fait de bribes de sons, de voix et de mots, de fragments de corps, de visages, de postures, capturés en voyage et réinvestis au sein de l'atelier. Le réalisateur Jean Alain Kerdraon a voulu voir comment ce projet se construit et comment ce nouveau départ se nourrit des voyages antérieurs.

Itinéraire bis via la mer

Mettre les camions sur des bateaux pour désengorger les routes d’Europe, voilà une idée toute simple. Une idée qui revient régulièrement mais n’avance pas beaucoup depuis l’apparition il y a vingt ans du concept d’ « autoroutes de la mer ». Se pose alors la question de la rentabilité de la voie maritime, moins chère au kilomètre mais plus lente et offrant moins de souplesse que les voies terrestres. Après plusieurs échecs commerciaux, les armateurs sont rares à se risquer sur ce terrain sans un réel soutien public. Pourtant, la demande est importante pour les courtes distances, à l’intérieur de nos frontières ou dans les limites de l’Europe car la pluspart des grands axes routiers sont proches de la saturation. Avec l’élargissement de l’Europe, le développement du commerce international et le doublement prévu du nombre de camions d’ici dix ans sur le continent, il serait peut-être temps ! Dans ce contexte pourquoi tarde-t-on à mettre en place cette alternative au « tout-camion » ? Quels sont les enjeux économiques, environnementaux, voire culturels de ce projet ?  

Itinéraire d'un marin pas sage

olitaire avec Baluchon, un voilier de seulement quatre mètres qu'il a entièrement construit lui-même. Parti dans l'anonymat total, le Briochin a peu à peu conquis le cœur du public via les réseaux sociaux avec ses aventures minimalistes, à deux nœuds de moyenne. A peine arrivé, il annonce un nouveau départ et un chantier d'améliorations de Baluchon. Entre deux tours du monde, dans son atelier-maison fait de bric et de broc, ce film propose le portrait de Yann dans son intimité bretonne, à la rencontre d'un marin d'exception, entièrement autodidacte et adepte de la sobriété poussée à l'extrême.

Jon, le sami

« Jon le sami » est un voyage au pays du dernier peuple nomade et indigène d’Europe Occidentale reconnu comme une minorité : les samis. Avec eux, Jon perpétue et entretient la spécificité de peuple nomade grâce à une activité séculaire : l’élevage des rennes.  Leur capacité d’adaptation leur a permis de développer un nomadisme moderne, où le GPS, l’hélicoptère, le snow-mobile, les habitations dotées de l’énergie solaire ou éolienne ont adouci peu à peu la confrontation permanente entre l’homme et un environnement hostile….

Jupe ou pantalon ?

Jupe ou pantalon ? Cette simple question ne relève pas uniquement de la mode du jour. Aujourd'hui pour les ados la question est plus compliquée qu'il n'y paraît. La mixité nous apparaît comme une évidence et les droits de la femme sont acquis, ou pratiquement. Mais dans le même temps, les adolescents baignent sans le vouloir dans un milieu parsemé d'images et de représentations sexuées que nous ne voyons plus tant elles nous semblent banales. Pour nous faire réfléchir à ces questions, Brigitte Chevet a suivi un animateur charismatique, Thomas Guiheuneuc, et une classe de 1ère, qui ont lancé dans les lycées l'opération de la "Journée de la Jupe". Dans ce film nous constatons que derrière les propos parfois durs sur les relations garcon/fille, les ados eux-mêmes sont très demandeurs d'une réflexion commune sur la représentation du masculin et du féminin. Etre féminine est parfois vécu comme une véritable provocation, à tel point que les jeunes filles vivent la jupe comme un tabou. A l'école, la plupart d'entre elles s'habillent comme des garçons. Certaines tombent même dans l'excès inverse et se transforment en Lolitas dignes des clips de rap. Tout ceci dénote les signes d'une tension nouvelle entre filles et garçons à l'âge de la puberté, allant parfois jusqu'à un certain machisme ordinaire, intégré par les filles elles-mêmes. Au-delà des discours désormais classiques sur le sida, l'information et la protection individuelle, la réalisatrice Brigitte Chevet nous plonge dans le monde des ados. Un monde ou la mixité est un problème, ou le rapport au corps, la liberté et l'éducation sexuelle d'aujourd'hui, ne rendent pas plus faciles les relations entre filles et garçons.

Kan Tri

d

Knud Viktor,

Knud vit seul dans une maison dans le Lubéron. Il passe le plus clair de son temps juché sur des rochers ou à plat ventre pour intercepter « l’indicible » du monde : le son d’un lapin qui rêve, des arbres qui poussent, des fourmis en colère, des cigales au réveil, un escargot affamé qui mange de la salade… A partir de ses enregistrements singuliers, Knud compose des morceaux, des créations sonores reconnues dans le milieu très restreint du « Field Recording » et diffusées dans des musées à travers le monde. Un jour alors qu’il est rentré au Danemark, à la demande de Kamilla et Mark ses enfants, Knud prend son vélo. Il veut voir les arbres. Il se promène. Il grille un feu rouge. Une voiture klaxonne, freine, dérape et renverse Knud dans un immense vacarme. Puis plus rien. La mort. Kamilla et Mark retrouvent la maison de leur enfance dans le Lubéron. Elle tombe en ruine. A l’intérieur, des kilomètres de bandes magnétiques s’accumulent là où elles peuvent — Certaines sont rongées par les souris, d’autres prennent l’eau par les trous du plafond. L’œuvre de Knud qui s’attachait à figer le presque rien est en train de revenir à son essence organique, une matière volatile. L’œuvre de Knud pourrit en silence. Alors avant que tout ne disparaisse, Kamilla et Mark veulent faire le ménage dans la vie et l’œuvre de leur père. Il faut trier, ranger, rafistoler, hiérarchiser, accepter de jeter, faire des choix, donner de la valeur aux choses, décider ce qui restera après Knud et ce qu’il faudra laisser tomber dans l’oubli

Korf a korf

Skrivañ a ra hi e brezhoneg, skrivañ a ra war ar vuhez hag a-wechoù, evit kontañ hec’h istorioù he deus ezhomm eus gerioù’zo, eus ar seurt gerioù-se a laka da ruziañ, gerioù a zamglever, gerioù a gont eus karantez, erotegezh ha revelezh. A-zivout seurt traoù n’o deus ket kredet he zud hag he zud-kozh lakaat gerioù fetis warno, kent lent ma oant ! Hiziv ne fell ket dezhi termal ken, ezhomm he deus kompren perak en he bro bet ken puritan, e kred hiziv ar Vretoned reiñ korf d’ar skeudennoù gant komzoù fetis.

L'affaire Plogoff

Un maire révolté qui ferme sa mairie à l'enquête d'utilité publique, de modestes villageoises, bravant des semaines durant les gendarmes mobiles, des barricades de nuit, des arrestations, des procès, des manifestations monstres dans un village de deux mille habitants… Plogoff, ses femmes et ses marins ont mené une véritable guérilla rurale, lance-pierres contre grenades, bretons têtus contre technocrates parisiens.  Leur résistance a ému la Bretagne, puis la France tout entière. Jusqu'à peser sur l'élection de Mitterrand, en 1981, qui fera de cette commune la seule en France à avoir obtenu l'arrêt définitif d'un projet nucléaire sur son sol. Pour la première fois, ce film donne la parole aux acteurs directs de "l'affaire Plogoff". Ils sont ingénieur EDF, préfet, habitants de Plogoff, militants antinucléaires, ancien ministre ou député, gendarmes, avocat ou journalistes. Ils nous racontent les épisodes hauts en couleur, les coulisses et les paradoxes de ces événements.  A partir de cette saga de village gaulois, résistant à l'envahisseur, ce document nous replonge dans la chronique d'une époque agitée, celle de la fin des années Giscard. Il jette surtout un éclairage sur un thème peu abordé en France : celui de l'implantation du nucléaire civil, et de son rapport à la démocratie.  

L'Algérie, De Gaulle et la Bombe

Le 13 février 1960, la première bombe nucléaire française explose dans le désert du Sahara au sud de Reggane. Le pays est en pleine guerre d’Algérie mais dans le sud saharien, loin des combats qui déchirent deux communautés, les expériences et les tirs se succèdent sans discontinuer même pendant le putsch des Généraux. Cette explosion se fait contre l’avis des USA, de l’URSS et de la Grande Bretagne. De Gaulle est pressé, alors on multiplie les tirs, et comme les Américains ou les Anglais ne veulent absolument pas que la France entre à son tour dans le concert des nations nucléaires, ils se gardent bien de donner au Français la moindre information. Il faut tout inventer, tout imaginer, on prend des risques, beaucoup de risques, certains en paieront le prix fort ! La bombe, voulue par de Gaulle, a été un des enjeux secrets de la guerre d’Algérie, elle a pesé lourdement dans toutes les tractations secrètes entre Paris et le FLN. Le Maroc a eu son indépendance, la Tunisie aussi et les limites de leur territoire se sont arrêtées aux portes du désert, car si depuis des années le gouvernement sait que l’Algérie sera un jour indépendante, le Sahara, où se font les essais nucléaires, ne fait pas partie des tractations. Il doit rester français. Côté algérien, les futurs responsables de la jeune République rêvent d’un grand pays qui deviendrait un acteur majeur en Afrique. Le FLN négocie durement et ne lâche rien. Alors oui, ce sera l’indépendance, avec le Sahara en prime, mais les Français obtiennent l’essentiel : le maintien sur place de la base expérimentale nucléaire. Quand, en 1962 après les accords d’Evian, les rapatriés quittent en masse l’Algérie devenue indépendante, des militaires et des scientifiques français vont continuer tranquillement pendant plusieurs années leurs essais au sud du Sahara. Sur le thème connu des premiers essais nucléaires, Larbi Benchiha apporte un regard neuf. Il ne s’appuie sur aucune révélation imprévue. Ici pas de scoop étonnant ni de prise de position fracassante et pourtant c’est une histoire peu connue que ce film raconte.

L'Algérie, son cinéma et moi

naissance et l'évolution du cinéma algérien, c'est retrouver, en filigrane, les ruptures qui furent des moments charnières de l'histoire du pays, et sa lente déliquescence. Car peu à peu, tout s'est dégradé. Le pays s'est engagé dans la violence, la corruption est devenue chronique. Totalement contrôlée par le pouvoir, l'industrie du cinéma a décliné, comme nos illusions. Dans ce documentaire de 52 minutes le réalisateur Larbi Benchiha, installé en France depuis plus de 20 ans, retourne dans son pays d'origine : L'Algérie. Il part à la recherche de ses souvenirs et se rappelle que le cinéma a toujours été présent et qu'il a bercé son imaginaire d'enfant et d'adolescence. Des premiers films de Charlot découvert dans un camp de réfugié aux séances glorieuses du cinéma algérien en pleine apogée, nous refaisons avec Larbi Benchiha toute l'histoire de l'Algérie moderne à travers les films qui ont marqué une époque et un pays.

L'amour aura le dernier mot

Au cœur de ce lieu qui nous fait peur à tous, ce film est une ode à la vie, un hommage charnel à ceux qui en connaisse la valeur pour la voir vaciller, la sentir perdre haleine, ralentir puis s'arrêter. Au plus proche de l'humain, de la réalité quotidienne, la caméra saisit ces petits gestes qui font la différence pour les malades et leurs familles; ces mains posées par bienveillance, ces attentions infimes qui font tant de bien, ces présences chaleureuses et rassurantes qui font briller l'instant, et aussi les longs silences et les regards perdus. Elle est témoin des moments difficiles, sentiments d'échec et profondeur du doute, qui donnent toute sa dimension à la mission sacrée des soins palliatifs. Au-delà des secousses de l'émotion, au rythme des destins qui vacillent, cette histoire nous aide à regarder la mort et peut-être à mieux voir la vie. Les émotions des personnages et de leurs familles nous renvoient à nous-mêmes, à nos proches, nos souvenirs et nos peurs. Les patients avancent vers l'inexorable, sur un rythme inégal, dans un profil différent. Face à leur mort, ils nous accueillent dans une intimité muée en dénuement ultime, là où l'essentiel prend le dessus, là où un tout petit moment de vie devient un grand moment de bonheur.

L'art et la mer

L’homme s’inspire de la mer, s’en nourrit, mais lutte aussi avec elle et la détruit. Le poème de Baudelaire trouve une résonance permanente dans la création contemporaine.  Dans une succession de petit « rendez-vous », nous partons à la rencontre d’artistes contemporains qui inscrivent la mer et le littoral comme pierres angulaires à leur œuvre.  Nous allons comprendre pourquoi la mer les fascine tant, pourquoi elle peut également les angoisser. Leurs œuvres interrogent notre propre rapport à la mer et à ce qu’elle nous offre de ressources et de splendeurs. Elles nous révèlent de manière sensible et personnelle les problématiques qui nous lient tous à elle. Ces artistes nous prouvent aussi combien l’art peut être un élément de redécouverte du littoral, et même un outil à sa préservation. Dans cette série, nous allons découvrir des personnages forts, sensibles, proposant un rapport à la mer très personnel.   

L'autre Goncourt

Drôle de surprise de rentrée pour ces premières L, option histoire de l'art, du lycée public de Pontivy ! Comme pour les 6 autres classes du jury Goncourt des lycéens, voilà ce qui les attend : douze livres à lire en deux mois à peine, soit quatre mille cent trente deux pages exactement, rigoureusement la même sélection que le vrai Goncourt, celui des académiciens, une sélection censée être le meilleur de la rentrée littéraire. Objectif de l'opération: décerner le Goncourt des lycéens à l'un de ces livres, pour la mi-novembre. Mais au-delà, il y a une ambition plus large : celle de faire revenir le bonheur de lire des romans… un bonheur sans doute quelque peu enlisé dans le conformisme des programmes scolaires, depuis longtemps détrônés par la musique, la BD, le cinéma ou les jeux électroniques …  Que se passera-t-il ensuite dans ce tête-à-tête entre adolescents et écrivains ? Seront-ils touchés par la " grâce " de la lecture, vont-ils rester indifférents ? Le fil conducteur du Goncourt des lycéens n'est qu'un prétexte dramaturgique. En captant ces cheminements, ce documentaire veut surtout aller à la découverte d'un groupe d'ados, comme les autres, confronté à une contrainte : la lecture et à un choix : le jury.

L'avenir leur appartient

d

L'épopée des frères Barreau

En 2013, les frères Barreau ont pris une décision radicale. Fatigués de constater le manque de soutien gouvernemental envers l'énergie éolienne malgré les alertes répétées des scientifiques du GIEC concernant l'urgence climatique, ces ingénieurs éoliens ont décidé de changer de cap pour défendre activement la préservation de la planète. Leur mission : démontrer la décarbonisation du transport maritime de marchandises. Ainsi débute l'épopée de Grain de Sail. Ce documentaire retrace les étapes de cette aventure extraordinaire. Avant même de mettre à flot le tout premier voilier cargo au monde, ces jumeaux bretons ont eu la brillante idée de créer deux filières agro-alimentaires : la torréfaction de café bio et la transformation de chocolat bio. Leur idée novatrice : transporter leur propre marchandise. Il est rare de trouver dans le monde des armateurs qui, en plus d'être entrepreneurs, sont également des industriels. Des séquences filmées à bord du voilier et lors des escales à New York et en République dominicaine vous immergeront complètement dans l'aventure de Grain de Sail.

L'étoffe des bretons

Comment aborder un thème éculé le " costume breton " sans en faire un devoir scolaire et historique ? Ici sous cette apparence futile, la réalisatrice Bernadette Bourvon se lance dans un travail beaucoup plus personnel qu'il n'y paraît. Elle nous offre comme guide Pascal Jaouen, un brodeur. Juste un brodeur alors? Oui absolument mais tous ceux qui ont vu ce qu'il fait, ce qu'il met en scène surtout et la part de rêve et de magie qu'il crée, se disent que l'on est bien loin du napperon de la grand-mère ! Et pourtant au départ ce n'est que de la broderie. Il fait de ses défilés un spectacle magique rempli d'une débauche d'imagination de joie et de gaîté. Il revisite ces costumes que l'on connaît pour leurs apparitions dans les fêtes folkloriques et les musées. Avec lui nous comprenons comment ces vêtements du passé curieusement imprègnent toujours et encore de nombreux créateurs. Ces costumes, très divers au demeurant, font partie du patrimoine régional. Ils peuvent paraître passéistes et pourtant ils sont devenus de très grandes sources d'inspiration. Pour comprendre la passion de ces Bretons pour la broderie, les motifs, les couleurs, la réalisatrice a suivi au plus près Pascal Jaouen lors de la création de sa nouvelle collection 2010, entre hésitations, convictions et émotions. Elle est aussi partie sur la route des ateliers, des réserves, des salles des ventes, des cercles celtiques et des pardons. Ce film rend compte de l'enthousiasme des brodeurs, des couturiers, des collectionneurs et de la richesse vestimentaire d'une culture. Le merveilleux et le singulier sont partout, sur une manche chatoyante de fils de soie, un bustier entièrement brodé de cabochons, un tablier pas si ordinaire ou un gilet qui cache quelques secrets.

L'étrange histoire de l'Almanach Breton

En 1899, Jacques de Thézac, philanthrope et  pionnier de la photographie des gens de mer crée l’Almanach du marin breton, une petite publication pas chère dont le but était d’apporter instruction et divertissement aux marins.  Un an après la première parution et soucieux de venir en aide aux pêcheurs et d’amélioration leurs conditions de vie, il crée l’Œuvre des Abris du marin. Aujourd'hui encore, l'Œuvre du Marin Breton tient le cap que lui a donné son fondateur : venir en aide aux marins et à leurs familles. L’Almanach est lui aussi toujours là, il est devenu la Bible et le couteau suisse de tous les marins, qu’ils soient de plaisance, de la pêche ou du commerce. L’Almanach regroupe toutes les informations nautiques indispensables à la navigation : marées, météo, livre des phares et feux, cartes des courants.. C’est aussi un recueil sur la santé et la sécurité en mer, la signalisation et le balisage, les renseignements administratifs. Comme depuis sa création, les revenus de la vente de l'Almanach sont intégralement utilisés sous forme d'aides financières aux gens de mer.  

L'histoire en cours

Comment évoquer les douleurs de l’histoire avec de jeunes adolescents ? Comment parler de massacres ou de génocides ? Et  d’ailleurs doit-on le faire le faire ? Comment leur proposer une lecture de l’actualité et surtout comment fonctionne et interagit cette actualité  Magda Hollander-Lafon a été arrêtée quand elle avait quinze ans et déportée avec sa famille vers le camp d’extermination d’Auschwitz Birkenau. Trois heures après leur arrivée, sa mère et sa petite sœur y furent gazées et brûlées, comme les 450 000 juifs hongrois assassinés à Birkenau, à partir du mois de mai 1944. Magda doit sa survie à une seconde de clairvoyance. Au moment de la sélection, devant le docteur Mengele, elle tricha sur son âge. Elle annonça qu’elle était âgée de dix-huit ans. Après Birkenau, elle fut transférée au camp de Waltdorf près de Francfort, puis à Ravensbrück.

L'homme qui cherchait son fils

Le fils de Wu, âgé d’un an, a été kidnappé au milieu de la nuit et a très probablement été vendu à une autre famille. Dix ans plus tard, Wu espère toujours le retrouver. À vélo, il parcourt la Chine, défiant l’indifférence et l’inaction de la société et des autorités chinoises.

L'incendie

En 52 minutes, "L'incendie" ausculte le déferlement de violence dans la ville, son dénouement tragique et l'émotion collective qui en découle. Au matin du 5 février 1994 les Rennais médusés découvrent la catastrophe. Le parlement de Bretagne a brûlé dans la nuit. Derrière les ruines fumantes c'est aussi un symbole qui disparaît. Dans l'après-midi, le mouvement des pêcheurs en colères venus à l'occasion d'une visite du premier ministre dégénère. Des barricades sont montées, le maire de la ville est bastionné, des dizaines de CRS et de pêcheurs blessés, certains très grièvement. A la nuit tombé un calme relatif revient dans le centre-ville, c'est l'accalmie, Rennes, la bourgeoise met le nez dehors, croit en avoir finit avec cette manifestation et constate les dégâts de la journée. Une journée folle et excitante pour nous mais qui va se prolonger toute la nuit d'une manière imprévue et partir en un crescendo émotionnel jusqu'au matin. Sournoisement un incendie couve depuis plusieurs heures. La suite est impressionnante, tout le haut du bâtiment est en flamme et l'incendie éclaire et illumine la nuit dans une pluie d'étincelles. Que nous reste-t-il de ces heures ? Des images hors du temps, une sensation de chaleur, le silence des quelques passants qui arrivent petit à petit et s'immobilisent dans les rues adjacentes. Mais surtout le bruit. Le ronflement ou plutôt le feulement puissant, sourd et régulier du feu, entrecoupé de grésillements stridents quand les lances d'eau se volatilisent dans les flammes. L'odeur, curieusement, ne viendra qu'au matin avec la foule, tendue et silencieuse autour des barrières.

La bande à Binic
sous les planches de la plage

A la fin ils rendent leur copie sur la place publique. Sylvain Bouttet filme le travail en cours d’une génération qui croit que le théâtre peut faire bouger les lignes. Mais son travail est ailleurs : être là, tirer le portrait d'une bande d'amis qui questionne l'avenir, qui se questionne. Pas de leçon : juste la force de leur fragilité. Leur credo : "voici le jour, et nous y croyons”.  

La banque de la deuxième chance

On ne prête qu'aux riches... La formule est connue, mais pas toujours vraie ! Ils s'appellent Jean-Yves, Philippe, Joël, Michèle, Zuleika ou Alexandre. Ils ont connu divers échecs et se sont retrouvés au RMI. Sans emploi, sans argent, l'exclusion aurait pu être leur prochaine étape. Ce film est leur histoire. L'histoire de leur confiance retrouvée. Ils ont tenté de relever la tête, de se battre contre les préjugés, d'enfoncer les portes fermées. Mais personne ne voulait leur faire confiance. Personne ; sauf les permanents et les bénévoles de l'ADIE, l'Association pour le Développement et l'Initiative économique : la Banque de la deuxième chance. L'objectif de l'ADIE est simple : prêter de l'argent aux plus démunis. Mais à condition que cet argent leur permette de créer leur emploi ou une micro-entreprise. Ceux qui viennent demander l'aide de l'ADIE sont des personnes que le système classique n'a pas acceptés et aucune banque n'est prête à leur avancer le moindre franc.  Le seul capital de ces personnes, c'est leur envie de s'en sortir. Un capital d'espoir qui ne rentre pas dans les budgets prévisionnels. Les sommes prêtées ne sont pas fantastiques : 30 000 francs maximum, mais c'est suffisant. D'autant qu'à cette somme s'ajoute un plus qui n'est pas chiffrable : des conseils, un environnement d'écoute et de la bonne volonté.  Souvent présentée comme la "banque des pauvres", cette association est directement inspirée d'un modèle imaginé par un économiste pakistanais qui créa la Grameens Bank. L'idée est si simple, qu'elle ne correspond pas aux normes économiques habituelles. Pourtant ce système s'est développé avec succès dans de nombreux pays émergents. Aujourd'hui la méthode se révèle toute aussi efficace dans une région comme la nôtre.

La Brest Humaine

Je me suis toujours demandé pourquoi à Brest, dans les courants d'air sous la pluie et face à la mer, on pouvait se sentir bien. Un jour quelqu'un m'a dit que dans cette ville on pouvait éprouver une certaine joie d'être triste. Ici on appelle ça la mélancolie joyeuse, elle rend, paraît-il, le crachin brestois agréable.  Brest est Brest comme disait Prévert puis il rajoutait : Quand on est brestois, on n'est pas pareil . Avant tout, si Brest est une énigme c'est sûrement parce que son port militaire a toujours fait en sorte de l'isoler du reste du monde en y créant et en y développant une communauté bien à part. Le caractère de cette ville a été forgé par l'arsenal et autre école des apprentis installés au fond de la cité interdite que constituait la zone militaire. Pour les brestois les portes et les murs de cette cité ont toujours représenté l'accès vers le travail, une sorte de refuge sécurisé et c'est pourquoi ils ont toujours accepté cette surprenante frontière en plein coeur de leur ville. Brest aime les uniformes bien taillés, les bateaux bien rangés mais ce port est aussi souvent mal peignée, parfois débraillée et gouailleur. Aujourd'hui, cette ville reconstruite, grise et austère, se regarde en noir et blanc car ici la couleur est ailleurs, elle est dans les gens. Les brestois aiment jouer avec les contrastes et les genres sans tabou. A Brest, comme nulle part ailleurs, les classes sociales se mélangent et s'invectivent sans complexes surement parce que ce port situé au bout du bout est à l'abri des regards. Cette histoire pourrait se passer au Havre, à Cherbourg ou à Marseille mais celle que je vais vous raconter se passe à Brest, elle est même de Brest. Roland Thépot

La fonte des Neiges

Dans le petit quartier des Neiges, on a toujours vécu avec le port. Dockers, lamaneurs, ouvrier au chantier de construction. Quelques-uns en vivent encore. Le port redémarre, très bien, mais il risque de s’étendre encore un peu plus et de grignoter ce qui reste du quartier d’avant. Les habitants des Neiges ont toujours souffert d’un regard condescendant des vrais havrais pour ce quartier de misère. Pourtant tous ici vous le diront, les Neiges ce n’est pas "aussi pire" que certains le disent, pas non plus un océan de bonheur mais, au milieu des bâtiments industriels, un vrai quartier dont l’âme disparait malheureusement peu à peu et aussi un bout de l’histoire de ce port voulu à l’estuaire de la Seine par François 1er. Pendant des siècles créer des digues, relier entre eux les petits îlots de terre qui encombrent les bords de l’estuaire.  Un de ces îlots deviendra le quartier des Neiges. Au milieu du XIXe siècle des ouvriers, des manœuvres ou des dockers s’y installent. C’est le début de l’ère industrielle. Habiter ici aux Neiges, c’était le moyen d’être au plus près des quais, des forges et des chantiers navals. Cela coûte beaucoup moins cher pour se loger, le plus souvent dans la cahute que vous aurez construite. Peu-à-peu se sont ouverts quelques commerces, des cafés, une baraque pour installer avec les moyens du bord un ring de boxe et puis, en bordure du quartier, l’église Notre-Dame-des-Neiges.  

La guerre des truies aura-t-elle lieu ?

A Corps-Nuds, à 20 kilomètres au sud de Rennes, la tension monte. L'objet du conflit ? Le projet d'extension d'une porcherie de 200 truies, destinée à l'installation d'un jeune agriculteur qui veut prendre la suite de ses parents. Ce projet n'est ni vraiment industriel, ni totalement familial : il est juste entre les deux.  Cela devait être pour l'agriculteur, une routine, une formalité, mais dans ce minuscule coin de campagne rennaise, les conflits rurbains-ruraux, écolos-paysans, intensifs-extensifs, viennent de le rattraper de manière imprévue. Le jeune agriculteur n'en dort plus la nuit... Pendant deux ans, Brigitte Chevet a suivi les demandes de dossiers, les conflits, les réunions, les revirements, les reports de décisions, les petites lâchetés.  Ce conflit local pose des questions globales et exemplaires. Autour d'une simple porcherie, tout se noue, tout se dévoile : la qualité de l'eau, le goût de la viande, la sécurité alimentaire, le statut social de l'agriculteur, son revenu, son rôle dans nos campagnes. Ici nous sommes loin des débats grandiloquents mais ce minuscule événement révèle des antagonismes profonds et le fossé culturel qui existe entre intellectuels sûrs d'eux venus des villes et des paysans souvent méfiants vis-à-vis des autres…

La lettre à Gabrielle

De la Bretagne à l'Andalousie, nous suivons Gabrielle Garcia sur les traces de ce père aimé, qui jamais ne pourra ni ne voudra retourner en Espagne et se fixera définitivement en Bretagne, à St Malo. Gabrielle Garcia se confie, au gré des lieux. Nous la retrouvons ainsi à Cijuela, dans la peupleraie où celui-ci se cacha lors du Coup d'Etat de juillet 1936, à Moraleda dans une grotte semblable à celle où son grand-père dut vivre pendant vingt ans l'humiliation des vaincus, dans les arènes de Grenade où le cousin Paco venait vendre de l'eau aux vainqueurs pour quelques pesetas ou encore sur le lieu de la célèbre bataille de Jarama, objet des cauchemars futurs de José Garcia. En chemin, Gabrielle rencontre à Grenade l'historien espagnol Miguel Del Arco Blanco, un des historiens contemporains soucieux de réhabiliter ces milliers d'exilés dont l'Espagne sait finalement peu de choses. En Bretagne, elle retrouve aussi le peintre Mariano Otéro et l'écrivain Ricardo Montserrat, tous les deux fils de réfugiés républicains espagnols. Et dans la maison natale de St Malo patiemment restaurée, elle évoque la truelle et l'établi avec lesquels José Garcia construisit lui-même sa maison dans les années cinquante, étape ultime de ses rêves espagnols brisés. Etroitement lié à l'histoire individuelle racontée, le film met en lumière l'exil méconnu des réfugiés espagnols en Bretagne et en souligne certains traits originaux, comme leur arrivée importante par la mer. Il intègre aussi plusieurs témoignages de réfugiés républicains vivant en Bretagne, filmés par Gabrielle Garcia elle-même. Petite et grande histoire se mêlent à chaque instant en un film d'émotions qui culmine par une lettre et une rencontre inattendues. L'ancien professeur d'espagnol - fils d'une riche famille espagnole franquiste - retrouve dans sa classe en Bretagne son ancienne élève, une fille de " rouge ".

La longue traversée

C'est l'effervescence dans le port militaire de Brest, les deux goélettes de la Marine Nationale, L'Etoile et la Belle Poule vont larguer les amarres, direction les états-Unis via les canaries. Les deux voiliers partent pour une grande aventure la Tall Ship Atlantic Race. Une course de vieux gréements de plus de 7000 milles nautiques autour de l'Océan Atlantique. Pour la plupart des marins qui participent à cette aventure, c'est un rêve de mer qui va prendre forme à bord des goélettes bretonnes.  Pour l'escale la plus longue Les Canaries/Les Bermudes, Laurent Cadoret et Gilbert Queffelec ont accompagné l'équipage et son commandant pour cette longue traversée. Mais c'est en Bretagne que s'ouvre le film. Sur l'île Calot posée au milieu de la baie de Morlaix. Patrice L'Hour a tous ses souvenirs accrochés à ce cailloux. C'est là, qu'enfant, il a nourri ses rêves de mer et de voyage. Patrice est le commandant de L'Etoile, navire amiral de la marine nationale française. Fils et petit-fils de pêcheur, ce gamin devenu capitaine a toujours voulu enfiler la tenue de commandant d'une des goélettes de la Royale.  C'est ainsi que Patrice est devenu le commandant l'Hour après avoir s'être juré de naviguer sur le même bateau que son grand-père. Tous ceux qui s'intéressent a la mer ou la vie du littoral connaissent bien la silhouette élégante des goélettes. Pour beaucoup, embarquer à bord est un privilège. Dans ce documentaire nous découvrons et nous partageons le quotidien de la vie à bord d'un des derniers grand voilier classique.

La Manche, bras de mer, bras de fer

La Manche, de Cherbourg à Dieppe, le Channel, de Portsmouth à Hastings,  est une frontière naturelle entre la Normandie et l’Angleterre. Elle fut un champ de bataille de Guillaume le Conquérant à Napoléon. Aujourd’hui, c’est une mer pacifiée, partagée et très occupée. A l’aube du Brexit, qui remet en cause des valeurs européennes communes nées des ruines de la seconde guerre mondiale, le documentaire revisite cette histoire de cousins si loin, mais pourtant si proches qui oscillent entre animosité et bon voisinage depuis mille ans. De la conquête de l’Angleterre par Guillaume de Normandie, jusqu’aux conflits entre pêcheurs anglais et normands, en passant par l’invention du tourisme, la naissance de l’impressionnisme, le débarquement, la mer de Manche a généré des liens, des inventions, une admiration mutuelle, et de la mémoire partagée. Une sacré histoire !  

La marée était en vert

Les marées vertes envahissent les côtes du monde entier. La Bretagne-Nord et ses baies infestées nous le font oublier. Peut-être parce qu’on a été “les premiers”... Serons-nous les premiers aussi à en venir à bout. Il semblerait qu’on se retrousse sérieusement les manches.  Je propose d’aller le vérifier sur place, en un lieu emblématique, là où on peut dire que tout a commencé, près de Lannion en Bretagne. Des hommes et des femmes de tous bords s’y sont réunis pendant des mois pour trouver une solution. Entre compromis, évidence et tactique, gros plan sur une réflexion exemplaire où au final les uns et les autres sont tombés d’accord.   

La marée du passage

s

La parenthèse Atlantique

Morgane, Maxime et Jean Luc vont traverser l'atlantique en solitaire et en course. Ils ont pour point commun de s'être lancé dans la même aventure insensée. La Parenthèse Atlantique propose de suivre le parcours chaotique de ces trois marins durant cette année marathon. Dans l'intimité de leur journal, nous allons regarder de près le cheminement de chacun, leur moment de doute, leur rage, leur solitude, leur espoir...les conséquences aussi sur leur entourage. Sous la forme de sept épisodes de 6 à 8 minutes, la websérie aura l'ambition de mieux comprendre cette attirance irrationnelle que peuvent avoir des hommes et des femmes pour s'embarquer au risque de perdre « beaucoup » dans une course à la voile mythique. Le dernier épisode va inclure le journal de bord vidéo réalisé durant la traversée par nos trois personnages. Se sont alors les moments de frayeur, de découragement, d'abandon mais aussi toute l'intensité de l'effort et la beauté d'une première traversée en solitaire qui viendront clore l'histoire.  En 2014, arrivée à Pointe à Pitre, la jeune Juliette Pétres, l'une des concurrentes les moins expérimentées de la course, prononcée ces mots : « Quand on a eu aussi peur, on n'est plus pareil. » Quand on se lance dans une telle aventure, forcément, on en ressort transformé.

La part des ombres

Filmer non pas le silence, mais des paroles et des silences. Se peut-il en effet qu’une fois l’hébétude dissipée, les voix se fassent à nouveau entendre ? Car il s’agit de retrouver l’usage de la parole : paroles autour de l’être disparu, paroles autour de l’acte commis. En contradiction avec cet a priori affirmant que "ceux qui souffrent se taisent", on serait tenté de dire que ce grand silence dans lequel sont les "encore là" (les survivants au mort), est une façon assez retorse – et toute humaine – de tenir à distance nos propres peurs. En dépit de ce consensus étouffant, le mutisme laisse souvent place à une expression verbale et nombreux sont ceux qui s’emparent de la parole. Parler pour soi, parler aux autres.

La pêche chasse le gaspi

Les difficultés actuelles du secteur de la pêche ont ceci de positif ; les professionnels « revisitent » leurs  pratiques en intégrant les contraintes qu’ils subissent.  C’est vrai pour le chalutage qui, confronté à la hausse du prix du carburant, évolue. En Bretagne, la mobilisation des acteurs de la filière pour répondre au défi du gas-oil est exemplaire avec le projet Squal labellisé par le Pôle de Compétitivité Mer. D’autres façons de travailler, comme la senne danoise, sont aussi en train d’émerger.  C’est vrai aussi pour les arts dormants. La palangre connaît un renouveau discret parce que les pêcheurs ont compris que ce mode de pêche sélectif, respectueux de l’environnement est générateur de produits de haute qualité. Certains pêcheurs vont même très loin, comme Charles-henri Canto, ligneur de Carantec qui commercialise du bar vivant à Paris  la recherche réfléchit à des  techniques alternatives, comme les nasses à poisson,et les casiers à langoustine.

La peau de l'olivier

En alternant des images d'aujourd'hui et des scènes en animation Laurent Billard nous raconte ce lien unique entre un arbre et les hommes.

La plage des sentiments

Depuis toujours, la plage est un éternel théâtre où femmes et hommes jouent à ressentir, à imaginer, à s’inventer des rôles. Face à l’étendue des plages, c’est la comédie humaine qui se joue devant nous, et nous sommes tous ici des regardeurs-regardés. Tout est presque permis, en tout cas beaucoup mieux toléré que quelques mètres plus loin sur le bitume. Les sentiments à la plage sont immenses, parce que iodés, lumineux, uniques, presque addictifs.   

La ruée vers les pontons

L’industrie de la plaisance en France ne s’est jamais aussi bien portée qu’aujourd’hui, avec plus de 860.000 navires immatriculés. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes, à un détail près : Où mettre ces bateaux lorsqu’ils ne naviguent pas, sachant qu’il n’existe que 164.000 places dans les ports ? La question ne date pas d’hier, mais se fait chaque année plus pressante, le manque de place décourageant de nombreux acheteurs, réduisant ainsi le chiffre d’affaire du secteur. Le problème, c’est qu’il devient de plus en plus difficile de dégager de nouveaux espaces sur un littoral de plus en plus protégé. Alors que faire ? Pressé par la Fédération des Industries Nautiques et des élus du littoral, le Ministère des Transports a diligenté en 2006 une étude, visant à répertorier les « friches portuaires » et autres lieux susceptible d’accueillir de nouveaux plaisanciers. Résultat:  72 projets de créations ou d’extensions qui permettraient de libérer prochainement quelques 27.000 places. Seulement voilà, rien ne laisse à penser que tous ces projets se réaliseront, pour des raisons parfois techniques ou économiques, mais surtout environnementales. C’est que depuis l’affaire du port de Trébeurden, les élus marchent sur des œufs, et les défenseurs de l’environnement ont l’œil. Du Finistère au bassin d'Arcachon, en passant par le Salon Nautique de Paris, "La ruée vers les pontons" revient sur l'un des loisirs les plus onéreux des français, entre rêve d'évasion et réalité souvent contraignante, pour quelques jours de navigation par an.  

La toilette des géants

Tous les trois ou quatre ans, fatigués d'avoir trop navigué, les géants de l'océan  pétroliers, porte-conteneurs, paquebots  se posent dans une cale de radoub pour un grand carénage. Une toilette qui, en l'espace de quelques semaines, leur donne les moyens de leurs ambitions: parcourir 200 000 milles par an, dix fois le tour de tour théorique de la terre. Arrêt sur image dans la démesure! Ce film, avant tout esthétique nous montre l'intimité d'un objet géant, une machine d'une incroyable complexité que nous n'avons pas l'habitude de voir dans son intégralité. Ces énormes navires sont le produit de l'intelligence des hommes, de leur savoir-faire ou de leur cupidité. Ils se dégradent peu à peu et malgré leur stature flatteuse, ils vieillissent. Leurs chances de "glisser sous la peau de la mer" augmentent chaque jour un peu plus. A moins, paradoxe ou ingratitude, que leur seule récompense soit "l'usure et l'oubli".    

La triste fin des petits clowns

En été, dès qu'il le peut, Oli comme la pluspart des hommes ici se libère un jour ou deux et prend le bateau pour aller sur un des ilots escarpés de l'archipel. Les petits îles volcanique qui entourent l'archipel appartiennent à toute la communauté et chaque famille possèdent un droit pour y ammener ses moutons pendant l'été et chasser.  Mais chasser à manière. Une chasse qu'ils sont les seuls à pouvoir pratiquer et qu'ils ont tous appris avec leur père et leur grand père. Pour chasser aux îles il ne faut qu'un seul outil : un filet installé au bout d'une perche de 4, 5 mètres. Oli a toujours le sien qui l'attend près de la cabane. Le principe est simple, il faut bien se placer en choisissant la bonne falaise en fonction des vents et garder le poignets souples. Les macareux viennent nicher dans les iles et se gavent de poisson.  Mais imprudent ils tournent trop souvent en cercle dans les courants d'air violents au ras des rochers sans savoir qu'il ont une chair tendre, très appréciée par les gens d'ici qui ont repéré leur manège depuis des siècle. Avec leur tête de petit clown triste et leurs yeux maquillé, les macareux inspirent la sympathie et l'on préfèrerent les voirs surveiller la mer du haut des rochers. Ils sont d'ailleurs protégés dans presque toute l'Europe. Ici, ils sont plusieurs millions. L'archipel possède la colonie la plus importante au monde. Les chasseurs n'en prélèvent qu'un au deux pour cent et si cette chasse qui se pratique depuis des centaines d'années peut choquer, elle ne met pas en danger la population.

La vie en bleu

La vie en bleus c'est tout un vestiaire de vies d'ouvriers,d'artisans, de paysans, d'artistes, de stylistes, d'amoureux du beau. C'est une partie de notre histoire depuis bientôt 150 ans. Ce bleu accompagne l'évolution de notre société, avec rudesse, conviction et beaucoup d'émotions. Ce bleu c'est notre patrimoine commun, c'est vous, c'est moi. Nous ne sommes pas à l'abri un jour de le revêtir. Et qui sait alors ce que nous mettrons dans nos poches. En abordant le Bleu de travail c'est tout un pan des rapports sociaux et humains de l'Ouest que nous allons découvrir. Bien sûr, le Bleu est une invention française, mais sa présence chez nous a été et est toujours très forte. Des manufactures le fabriquent encore, des ouvriers, des employés continuent de le porter suivis par une population en recherche d'authenticité. Cette authenticité qui soutient toute la culture, dans le sens large du mot, de la Bretagne.

La vie sans toit

Parce qu'il a bu un peu trop, comme d'autres, le malheur s'est égrené dans la vie de Yannick. Suppression du permis de conduire, perte du boulot, dislocation de la cellule familiale et pour finir la rue. Dix ans d'errance, de squats et d'habitats de fortune. Une vie primaire, aux confins de l'humainement tolérable. Une sorte de “no man's land” social. Un jour, miracle de la réinsertion sociale, la roue a tourné, Yannick a rompu avec la tyrannie de l'exclusion…  Seulement le miracle a peu à peu viré en cauchemar. Yannick est retombé. Cette fois-ci définitivement. Larbi Benchiha a suivi sur plusieurs années le parcours chaotique de Yannick. Sur cette rencontre s'est alors, peu à peu, construit une relation forte. Yannick n'est ni un SDF charismatique, ni un militant qui lutte pour les démunis, encore moins un tribun pourfendeur de l'injustice sociale.  Yannick est un homme d'une grande banalité mais il porte dans sa modestie un regard lucide et original sur sa situation d'exclu. Sur plusieurs années, au fil de ce tournage exceptionnel il nous renvoie une image inquiétante de la dégradation sociale. Il suffit d'un petit accident de parcours et c'est la chute irréversible. "J'ai assisté à une sorte de déchéance dans laquelle Yannick refusait toute forme d'aide et de soin, comme s'il voulait en finir avec la vie. Si c'était son souhait, il a réussi. Yannick est mort."

La vie Sexuelle de Peter Pan

Jacques vit en fauteuil, s'exprime avec difficultés, ne peut manger et se laver seul. A bientôt quarante ans, il a toujours besoin de séduire, il aime les femmes et il aspire à une vie sexuelle et affective épanouie. Il est le personnage principal de ce film à quatre voix. Celle de Jacques tout d'abord et puis celle de trois femmes, elles aussi handicapées. Elles ont partagé un moment de leur vie avec lui. Ils nous racontent trois histoires d'amour et physiques qui les ont marqués profondément.  Tous s'expriment avec pudeur mais sans tabous pour évoquer la difficulté d'être à deux, de subir un handicap toujours présent et que chacun tente à sa manière de surmonter. Comment oublier le poids d'un corps abîmé et peu mobile ? Comment s'épanouir sous le feu culpabilisant du regard des autres ? Les difficultés de ces quatre personnages nous renvoient à nos propres errances, à notre propre sexualité.  Ils nous font réaliser la place qu'elle prend dans l'équilibre quotidien dans toutes ses formes d'expression : l'acte sexuel bien sûr, parce qu'il s'agit effectivement de cela mais surtout dans les jeux de la séduction, dans les fantasmes accessibles, dans le regard que l'on porte sur son propre corps qui sont pour nous acquis, acceptés et naturels. Mais pour lui et pour elles ? Nous cherchons tous l'amour et une vie apaisée. C'est un chemin parfois long et difficile. La sérénité, la sagesse acquise ou la fin de certaines illusions de ces quatre voix ne nous sont pas étrangères.

La vie sous la mer

Nous envahissons le bord de mer pendant nos vacances mais que savons-nous vraiment du quotidien des plantes et des animaux qui vivent sous l’eau à quelques mètres de la plage.? Nous avons tenté de répondre à cette interrogation avec cette série de sujets courts de découverte du petit monde sous-marin 4. Deux personnages nous les font découvrir. Ils vont et viennent en passant successivement du monde sous-marin au bord de la plage, ainsi qu’en s’arrêtant dans un laboratoire installé dans les locaux d’Océanopolis. Yves Gladu caméraman sous-marin nous amène sur le lieu de l’action. Outre ses qualités techniques, Yves est aussi un des meilleurs connaisseurs de la faune et de la flore marines en Bretagne. Il joue le rôle du guide, du découvreur et parfois du naïf...Michel Salaün est scientifique de formation, il anime avec beaucoup de verve et de chaleur des ateliers de découverte pour enfants à Océanopolis. Il sait nous communiquer avec simplicité l’incroyable diversité du monde sous-marin. Le passage entre le sous-marin et le laboratoire est un des arguments de construction de cette série de sujets courts d’une durée d’environ six minutes où nous faisons connaissance à chaque fois avec un animal, une plante, un biotope.

Le bon air marin

On ne raconte pas les mêmes histoires que l'on vive en milieu urbain ou en bord de mer. La mémoire du lieu, le rythme des journées, la météo, tout compte. Trois artistes, auteurs-compositeurs-interprètes ont accepté de dévoiler en quoi ce bord de mer, en l'occurrence, la Manche au nord de la baie de Morlaix près de Locquirec, guide, influence et détermine leur art.  Denez Prigent, Thomas Fersen et Jean-Pierre Riou nous emmènent à la pêche à pied, en haut d'un phare, et dans ces endroits lumineux et énigmatiques qui font la Bretagne maritime. Et pour la fin, une surprise, un cadeau, de l'inattendu en forme d'hommage éternel.

Le boxeurs aux yeux fermés

Valentin est devenue aveugle après un accident. Un peu par hasard il rencontre Médéric un instructeur de boxe et de full contact qui souhaite prendre en compte le handicap visuel dans la boxe. Il propose à Valentin de travailler ensemble à une méthode permettant la pratique de la boxe aux déficients visuels. Il pense que les valeurs véhiculées et magnifiées par la boxe : engagement, don de soi, persévérance, goût de la lutte peuvent aider à l’intégration des aveugles dans la société. En quelques mois, ils mettent au point une méthode composée de tous les gestes du boxeur : uppercut, coups de pied de face, déplacements latéraux en s’aidant de clochettes émettant des sons différents à gauche et à droite. Le couple qu’ils forment sur un ring ne laisse pas indifférent. Intelligence, enthousiasme et agressivité contenue : le ring devient un lieu plein d’énergie et de convivialité, un monde où le handicap est joyeux, où l’un est valide et l’autre pas mais où ils se laissent aller à jouer avec leurs corps. Le ring est alors une scène où l’on triomphe non pas contre mais grâce à l’autre. Valentin et Médéric, suivent leur petit chemin et font ce qu’ils peuvent avec enthousiasme. A eux deux ils ne vont pas changer le monde mais le peu qu’ils arrivent à transmettre est déjà beaucoup.A travers le récit de cette expérience et la confrontation avec des jeunes en déshérence, nous passons de séquences vivantes, faites de mouvements, à des moments plus calmes de confidences personnelles. Avec toujours en arrière plan les fractures des uns et des autres. Celle de Valentin et de son instructeur Mederic mais aussi celles des jeunes qu’ils tentent de motiver. Ce film raconte cette histoire.

Le chant des sardinières

Hiver 1924. Pendant plus de six semaines, deux mille ouvrières des conserveries de sardines de Douarnenez vont battre le pavé en sabots, pour réclamer une augmentation de salaire et l’application des réglementations nationales en vigueur. Une épopée sociale et victorieuse, longtemps reléguée entre oubli et folklore, qui a marqué au fer rouge l’histoire et l’âme de la ville de Douarnenez.Le célèbre « Chant des sardinières » a dépassé les frontières bretonnes en devenant un hymne de lutte sociale dans nombreuses manifestations et chorales militantes de toute la France, mais encore ? Quelle empreinte sociétale, culturelle, aussi impalpable et immatérielle soit-elle, cette grève a-t-elle laissée dans cette ville si particulière de Douarnenez ? Alimente-t-elle, encore aujourd’hui, cet esprit de révolte, cette âme frondeuse et militante qui semble persister au fil des décennies ? Comment la transmission des luttes sociales d’hier nourrit-elle les combats d’aujourd’hui ?  

Le cheval de fer

En s’élançant sur son cheval de fer, à la rencontre des professionnels qui réduisent leurs déchets, Claire sait que la route sera longue. Armée d’une volonté farouche, elle ne veut pas changer le monde, mais juste se mettre en mouvement, et relier celles et ceux à qui on a dit, un jour, à tort : c'est pas possible.   

Le cri du goéland

Les goélands sont devenus une plaie ! Plus moyen de manger son sandwich sur la plage sans que l’oiseau vienne vous le chiper… et parfois de manière plutôt musclée. Ça peut prêter à sourire, ces attaques de Goélands. C’est cocasse, certes, mais c’est surtout devenu un enfer pour les habitants et les touristes sur le littoral breton. En l'espace de quelques décennies, le goéland s'est installé sur les toits de nos villes côtières qui lui offrent un formidable garde-manger... Oiseau de mer, il sait nager mais il n’aime pas se mouiller. Opportuniste et malin, il profite de nos poubelles et sa prolifération suit la courbe de nos propres développements. Plus nous consommons, plus il prospère.  De spécialistes des oiseaux marins aux associations de défenses des animaux, en passant par les professionnels agacés et les usagers amusés, Delphine Deloget nous promène au milieu de la petite guerre pas si grave entre les hommes et le goéland. Conclusion : la nature, nous aimons l’avoir à notre porte mais elle est par essence incontrôlable. Le goéland, prince des nuées et héros baudelairien pas farouche, nous le rappel avec justesse. 

Le dernier combat des capitaines de Guyanes

Il ne manquait plus que ça à la Guyane ! Après l'orpaillage illégal qui détruit son environnement depuis des décennies, voici que des projets de mines d'or industrielles voient le jour. Face à ce qu'ils considèrent comme un nouveau cataclysme aux portes de leurs villages, les Amérindiens ont décidé de résister. Les chefs coutumiers, que la France a longtemps appelé "Capitaines" en leur offrant un uniforme et une modeste rétribution, sont unanimes. Tous refusent de voir la forêt et la terre de leurs ancêtres sacrifiées. Sur fond de crise identitaire, la lutte contre les projets industriels de mine d’or cristallise une absence de reconnaissance de plus en plus mal supportée par la jeunesse amérindienne. En rejouant David contre Goliath, le film plonge dans les tourments de la Guyane et du peuple premier de cette contrée lointaine de la République.

Le docteur et le guérisseur

Maria est le fil rouge et le regard extérieur de ce documentaire. Jeune docteur en médecine elle a été formé aux techniques occidentales, elle découvre les médecines kanak en Nouvelle-Calédonie, une médecine traditionnelle qui existe depuis la nuit des temps. Mais la colonisation les a marginalisées, du moins officiellement. Les missionnaires voyaient souvent d’un mauvais œil leur dimension magique. Les totems et les pierres magiques ont été bannis mais les croyances et les pratiques ont survécu dans le secret des cases. Quant au « docteur Blanc », il a tout simplement ignoré, voir méprisé ces pratiques « folkloriques ». C’est le regard profane d’un médecin généraliste sur une pratique qu’elle découvre totalement. Elle se garde bien de la juger – qui est-elle pour le faire ?- mais en profite plutôt pour se remettre elle-même en question.

Le grand prix du pneu de mayotte

Pousser un vieux pneu devant soi avec deux bâtons est un jeu très courant que pratiquent les enfants africains. Les enfants utilisent un vieux pneu de voiture posé debout, dans le sens de la route. Ils glissent dans la rigole qui accueille d'habitude la chambre à air, deux bâtons de longueurs égales qu'ils gardent en main comme un guidon et c'est parti. Seule précaution: il faut bien lubrifier la rigole pour que la pointe des bâtons glisse parfaitement. A Mayotte c'est devenu un véritable sport avec chaque année son Grand Prix. Dans ce reportage nous suivons Mohamed et ses copains. Ils préparent avec sérieux le matériel, ils s'entraînent et ils vont faire le Grand Prix.

Le Havre Point à Pitre

Les navires de commerce sous pavillon français sont maintenant rares. Le métier de marin a changé, il a même considérablement évolué. Les armements se livrent des batailles sans merci pour résister. Mais ils ne le font pas à armes égales, loin de là !  La gestion d’un grand navire peut s’expliquer avec des chiffres dans un bureau, il est peut être plus intéressant de le suivre dans sa tâche routinière Ici pas de thèse, pas d’enquête journalistique détaillée : simplement dix jours parmi d’autres d’un bateau et de son équipage. Avec une unité de lieu et une continuité d’action : un bateau part et il arrive. Qu’est ce qui se passe entre les deux quand on reste à bord ?

Le Lido, quel cirque !

Depuis plus de quinze ans, la ville de Toulouse est à l'origine d'un grand nombre d'aventures dans le domaine très particulier des arts du cirque. C'est sans doute la première ville en France à avoir su à ce point canaliser les énergies, structurer les dynamismes et s'associer à la formation.  Le Lido, c'est l'école du cirque de Toulouse. La démarche pédagogique de l'école repose sur la technique du corps et de la voix, sur une recherche dans les différents territoires de la gestuelle artistique. Elle s'appuie aussi sur la découverte des failles de l'élève afin qu'il trouve sa personnalité. Des ateliers pour enfants aux répétitions des élèves professionnels, rencontre avec une école de cirque hors norme : l'école du cirque de Toulouse “Le Lido”.

Le maerl, corail breton

Répandu, en Europe, de la Scandinavie au Portugal, le maërl est une algue à l'aspect minéral et pierreux. Elle est de couleur rose à violet quand elle est vivante et de couleur gris/blanc quand elle est morte. Sa croissance est de l'ordre d'un millimètre par an. Elle abrite un milieu naturel d'une grande diversité et c'est un lieu de frayères pour les poissons. Parfois surnommé le " corail breton ", le maërl est exploité sur les côtes de Bretagne depuis des temps très anciens comme amendement calcaire, dans l'agriculture et l'horticulture. Le maërl présente l'avantage d'être disponible à faible coût et à proximité des sols acides de Bretagne. Pour les extracteurs, bien qu'elle aille à l'encontre de certaines dispositions législatives et réglementaires, la récolte du maërl est une pratique ancienne qui relève des droits acquis, ainsi qu'une source d'emplois. Qui plus est, il s'avère indispensable au bon fonctionnement des stations d'épuration. Pour les artisans pêcheurs, pour l'industrie du tourisme et les associations environnementales, il faut mettre un terme à l'exploitation des bancs et privilégier le développement durable.

Le mai breton du Joint Français

Quatre ans après Mai 68, la grève des ouvriers du Joint Français à Saint-Brieuc déclenche un mouvement de solidarité dans toute la région et devient une affaire politique nationale. Elle marquera les esprits autant que le conflit de Lip à Besançon. Les grévistes ne réclament pas seulement soixante-dix centimes de plus. En s'opposant à un patronat lointain et sourd à toute négociation, ils posent la question de la décentralisation économique et revendiquent le droit de "travailler dignement au pays". Après huit semaines de grève, ceux du Joint renversent le rapport de force en leur faveur et gagnent contre la puissante Compagnie générale d'électricité. Trente ans après, à partir d'images d'archives inédites, des ouvrières et des acteurs de ce conflit remontent le temps et racontent les raisons de leur lutte. Trente ans après, la mémoire du Mai 68 Breton.

Le monde brodé de Pascal Jouen

Le portrait de Pascal Jaouen est l'histoire d'un enfant de Bannalec, dont l'immense talent de brodeur est reconnu au-delà des frontières de son petit pays d'origine. C'est l'histoire d'un homme qui aura changé de parcours, professionnel et personnel, ce qui n'est pas rien encore aujourd'hui. Il s'agit aussi de parler d'art. L'art de la broderie. Chaque point a une histoire. Mais l'idée n'est pas de faire un manuel pratique de points de broderie. Mais plutôt de se demander ce que cet art dit d'un peuple, d'une région et de sa culture. Ou plutôt de ce qu'elle disait au quotidien.   

Le Mondial des minimes 1
On ira tous au foot !

Incroyable, une petite ville de Vendée sur le devant de la scène footballistique. Montaigu est connue bien au-delà des frontières de l'hexagone, en Europe, en Afrique et partout ou l'on joue au foot bal. Le Mondial des minimes est une porte ouverte sur l'avenir. Celui de jeunes amateurs de foot un peu doués qui pourront ainsi se faire remarquer et devenir de futurs dieux du stade. Chaque année des jeunes espoirs de douze pays s'affrontent devant plus de 10 000 spectateurs. Deschamps, Dugarry, Heny, Anelka tous sont passée ici. Montaigu c'est le rêve. Mais le rêve est parfois cruel. Certains sont venus pour briller et ils ne passeront pas le premier tour. D'autres échoueront avant le match final. Montaigu comme toute compétition à ses perdants et ses vainqueurs. Alors que se passe-t-il pendant cette semaine ? Comment fonctionnent la chance et le talent ? Comment débute une carrière ? Comment se passe ce voyage initiatique qui démarre en Vendée dans une petite ville de 5 000 habitants ? La balle au centre : premier épisode du feuilleton documentaire Montaigu : le Mondial des Minimes Episode 2 : Folles de Foot Episode 3 : Foot business

Le Mondial des Minimes 2

Chaque année des jeunes espoirs internationaux s'affrontent devant près de 10 000 spectateurs. Ils jouent aussi sous le regard beaucoup plus intéressé des recruteurs de clubs et de quelques agents troubles à l'affût pour détecter la future perle du foot européen.  Depuis la fin des années quatre-vingt-dix, les professionnels ont vite compris l'intérêt pour eux de venir traîner leurs guêtres et de faire du repérage pour voir jouer des Français mais surtout la crème des jeunes joueurs venus d'une douzaine de pays.  Ces jeunes joueurs et leurs parents connaissent déjà le poids de l'argent. Certains ont déjà des agents et leurs parents ont monnayé leur étude au sein des centres de formation. Ils n'ont pas le droit de signer en professionnel mais il y a des “arrangements”, des sortes de contrats officieux. A Montaigu on peut aussi tomber sur la perle rare.  Un jeune encore inconnu dont on ne sait rien parce qu'il est très jeune et qu'il est passé entre les mailles des filets des rabatteurs de tout poil qui arpentent eux aussi les allées de la semaine de Montaigu. Foot business : deuxième épisode du feuilleton documentaire 2  

Le Mondial des Minimes 3
Folle de foot

Au Mondial des minimes de Montaigu, on vient en familles pour voir jouer le fils ou le cousin. Derrière les barrières les vrais supporters, les plus inconditionnels, ce sont souvent les mères aux yeux émerveillés de ces presque gamins, tout à leur plaisir de jouer et de briller sur les stades. Le foot, elles l'ont souvent découvert parce que le “petit” se débrouillait pas mal. De déplacements en déplacements, de match du Dimanche en entraînements, elles ont appris les règles et les dures lois de la compétition. Du haut des tribunes, elles vivent dans leurs chairs les joies et les déceptions du sport. Autour des stades il n'y a pas que les mamans. Depuis les dernières Coupe du Monde, le foot n'est plus un sport de macho. Les filles s'en mêlent !  A Montaigu elles sont là pour applaudir et encourager une multitude de joueurs. Déjà les fans les repèrent, les adoptent. Au fil des jours on fait connaissance, on se découvre. Cette année, l'équipe du Cameroun n'est peut-être pas la meilleure du championnat mais elle a su séduire et ne se déplace plus sans son fan-club. Folles de foot : troisième et dernier épisode du feuilleton documentaire “Montaigu : le Mondial des Minimes.

Le pêcheur, le plancton et la telline

Cela fait vingt ans que Ronan Le Corre est pêcheur de tellines dans les baies d’Audierne et de Douarnenez. Depuis quelques années, un phénomène l’inquiète : le stock ne cesse de baisser et il a même ramassé des tellines à la coquille toute tordue. Une question le hante : quel ennemi invisible décime ses tellines ? Catherine Le Gall, réalisatrice qui habite dans son coin, décide de le suivre dans sa quête de réponses. Au fur et à mesure de ses rencontres, une piste se dessine : les responsables de la catastrophe sont à Terre. Les cours d’eau qui se jettent dans la mer sont pollués par les activités humaines et le plancton, à la base de la chaîne alimentaire, en est la première victime. Une intime conviction tenaille Ronan : les tellines pourraient bien mourir de ce qu’elles mangent…

Le petit sous-marin qui rêvait d'être grand

Antoine n'est plus un enfant il a grandi et fait polytechnique, il travaille dans l’engineering pétrolier mais le rêve est toujours là, intact. Après des années d’effort, de soirées de bricolage dans son garage, d’innovations en tout genre, le petit sous marin qu’il a construit est prêt à affronter les grandes profondeurs. Les affronter, oui mais pas n’importe comment : le sous-marin d’Antoine est à pédales ! Avec son copain Michaël, polytechnicien lui aussi, ils vont essayer de traverser la Manche entre Plymouth et St Malo. Plus de 200 kilomètres sous l’eau, en totale autonomie et à la force des mollets. Un vrai défi. Pour s'assurer que l'aventure ne se termine pas en queue de poisson, il a fallu concevoir un engin fiable et efficace.  Arriveront-ils à leur fin, les mollets vont-ils tenir et surtout, ont-ils vraiment tout prévu ?

Le peuple des dunes contre le marchand de sable

Entre Gâvres et Quiberon, à cinq kilomètres des côtes , le groupe Lafarge  envisage d'exploiter un gisement de sable marin. Ce projet provoque l'opposition des habitants du littoral Morbihanais regroupée dans le collectif du "Peuple des dunes ". Décryptage d'un conflit où l'on découvre que le sable est devenu un nouveau trésor pour nos sociétés mais dont l'extraction  est  de pllus en plus contestée.  

Le voyage dans l'ile

C'est l'histoire d'une famille pas comme les autres. Un jour Jean-Paul apprend par les médecins qu'il est condamné. Puisqu'à trente ans, il lui reste très peu à vivre, il décide de changer radicalement de cap. Le marin-pêcheur devient du jour au lendemain chauffeur-routier. Il conduit pendant dix ans, contre l'avis des médecins. Mais l'appel de la mer est trop fort, il revient à ses premières amours et part s'établir sur une petite île de Bretagne sud : Hoëdic. Sa femme le suit et ouvre un petit restaurant : " chez Jean-Paul ". Il y a cinq ans, Jean-Paul a passé la main à son fils Simon qui a repris le bateau. Sa bru, Emilie, ethnologue, a choisi elle aussi l'isolement de la mer. Changement de lieu de vie, changement de travail, comme un voyage à l'envers, un retour aux sources de la terre à la mer. Les médecins s'étaient trompés, Jean-Paul à soixante ans est toujours là. La famille est maintenant intégrée dans la petite communauté. Mais d'autres heures sombres s'annoncent avec la marée noire. Les pêcheurs se font pompiers, les chalutiers restent à quai. C'est l'angoisse, l'asphyxie. Dans l'attente de reprendre la mer les esprits n'ont jamais été aussi soudés. A travers l'histoire de cette famille, c'est un pan de la vie îlienne qui prend corps. Un homme prend son destin en main, comme une communauté prend celui de son île. En arrière-plan les plages, les roches et la marée gluante de l'Erika.

Le voyage de Jacky

Ce film est le portrait d'un musicien, Jacky Mollard, c'est aussi l'histoire de quatre frères, quatre musiciens exceptionnels dans une famille toute simple de Saint malo que rien ne prédestinait à la musique. Les quatres frères ont tous fait leur chemin, ils ne sont malheureusement plus que trois. Jacky le plus timide, le plus effacé est devenu un vrai mélodiste, curieux de tous les courants musicaux, il a pris de l'épaisseur. C'est lui qui maintenant trace la voie. Sylvain Bouttet nous entraine dans un voyage parmi cette musique que l'on aime et dont on oublie, parce qu'elle nous est familière, toute l'étonnante richesse. La musique en Bretagne est très présente, elle imbibe toute la région et puise ses racines très loin dans le passé. Vu de l'extérieur on pourrait penser que beaucoup de ces musiciens ne font carrière qu'ici, qu'ils ne se limitent qu'aux frontières de leur région. C'est vrai ! Ils y sont à l'aise et trouvent près de chez eux ce qu'il est nécessaire pour s'exprimer. Ils habitent Spézet, Le Faouët, Langonnet : la Bretagne centrale. Ils se déplacent partout dans le monde mais ont choisi d'en vivre retirés, aux yeux de certains, quand eux-mêmes s'y estiment au contraire en plein coeur. Discret, Jacky Molard est au centre de ce mouvement depuis trente ans, entre mémoire et ouverture.

Les années creuses

Ce documentaire aborde, sous forme d'une chronique, la situation de plusieurs ostréiculteurs de Loire Atlantique, du Morbihan et de Normandie. Tous ne sont pas touchés de la même manière ni dans les mêmes proportions et les conséquences de ces mortalités peuvent être très différentes selon leur mode de production et de commercialisation ou la taille de leur entreprise par exemple. Ces professionnels réagissent également de façon différente à cette crise. Certains n'y croient plus et quand ils le peuvent mettent leur entreprise en jachère en attendant des jours meilleurs, d'autres prennent des initiatives en tentant de nouvelles techniques d'élevages. Mais tous sont conscients que l'avenir de l'ostréiculture telle qu'elle se pratique actuellement va profondément changer. Quels sont les enjeux de ce changement annoncé ? Quelles sont les solutions pour limiter les conséquences de cette crise appelée à s'installer dans le temps ? C'est à ces questions que cette chronique tente de répondre en abordant les différents points de vue des personnages rencontrés autour de parcs à huîtres dans le Morbihan, les côtes d'Armor, la Loire Atlantique et la Manche.

Les bateaux qui montaient sur la plage

C’est comme une plage, au sud de l’angleterre. Mais quand on se promène à Hastings, l’après midi sur les galets, on dirait que les pêcheurs n’aiment pas la mer et qu’ils ont préféré poser, à l’abris des vagues pour ne pas les abîmer, toutes les jolies coques de bois de leurs petits bateaux qui ne vont pas sur l’eau. Ils bricolent, tranquilles sur la plage pendant que la ville regarde tous ces coques bien rangées. Là bas, des vieux tracteurs rafistolés sont déjà en marche et poussent les grosses coques qui vont rejoindre la mer. Ce n’est pas facile : il faut faire très attention, elles pèsent plusieurs tonnes.  C’est comme cela tous les jours, depuis des centaines d’années. Il n’y a jamais eu de port à Hasting, alors pour aller à la pêche Paul Joy come son père et son grand-père a appris a fabriquer des bateaux solides et un peu bouboule pour flotter rapidemment. Dès que la quille  touche la mer il faut filer tout de suite vers le large pour échapper au pire des dangers : les vagues de la plage !   

Les bédouins de Pétra

Au début des années 80, la Jordanie et l’Unesco expulsent le petit peuple de la tribu des Bdouls pour inscrire Pétra au patrimoine mondial de l’humanité. Cela faisait pourtant des siècles que ces familles bédouines vivaient dans les grottes de la vieille cité antique.  Pendant que les touristes du monde entier affluent par centaines de milliers sur le site, la communauté locale tente de réorganiser sa vie sur le minuscule territoire qui lui est alloué.  Ce film est un voyage au cœur de la tribu des Bdouls de Pétra. C’est aussi un regard qui se veut lucide sur l’envers du décor de l’une des destinations touristiques les plus prisées de la planète.  

Les Berniques
Une série de fictions courtes

Quatres personnages :se retrouvent au bar. Suzanne : la trentaine. Elle est belle mais un peu naïve. Sa grande qualité est d’être curieuse, curieuse de tout même si parfois son discernement est approximatif. Elle est le personnage qui lance la discussion, toujours de bonne humeur, elle rapporte tout à elle ce qui rend les choses parfois bien plus claires. Marie : La trentaine. Elle est l’amie de Suzanne. Marie a les pieds sur terre, elle a réponse à tout et, face à Suzanne, cette qualité a son importance. Elle est le personnage qui oriente la discussion et qui parfois la fait basculer. Vincent : La trentaine. Fred est un marin pêcheur qui partage avec Suzanne et Marie une longue amitié. Cet homme n’est pas celui que l’on s’imagine. Son apparence un peu bourrue contraste avec la finesse de ses analyses. Pour lui être avec Suzanne et Marie c’est s’attendre au pire comme au meilleur. Sergio le barman : Plus âgés que les autres personnages 40/50 ans. Cet homme est toujours de bonne humeur. Il est un peu amoureux de Suzanne et ne se prive pas de le lui montrer. Sergio est toujours là quand il faut et dans ces histoires on a souvent besoin de lui.

Les caresses de l'ombre

Ou comment des chevaux apportent affection, réconfort, estime et confiance en soi aux détenues de longues peines du Centre pénitentiaire des femmes de Rennes, dans le cadre de leur préparation à une sortie qu’elles redoutent  plus que jamais  à l’heure des confinements  et de la distanciation sociale. Une expérience de médiation animale hors du commun sous le signe du lien et de la «Douceur inhumaine». plusieurs directeurs de centres pénitentiaires ont osé mettre en œuvre cette expérience animale, constatant leur présence d’effets positifs concrets, notamment sur le plan de la relation complexe détenus-surveillants plus détendue en présence d’un animal et donc plus propice aux échanges, mesurant également un réel effet anti-stress bénéfique pour les détenus à tendance agressive, dépressive, voire suicidaire

Les Cavaliers du vent

Dans les immenses solitudes des hauts plateaux du nord-est tibétain où paissent les troupeaux de yacks, les cavaliers Khampas sont toujours là. L'occupation chinoise n'a pas pu venir à bout de la fierté, du courage et de la détermination de ces nomades guerriers. Les Cavaliers du vent est la chronique de la résistance sournoise menée avec énergie par le peuple Khampa, pour préserver son identité.

Les chemins de Tremargat

Avec ces terres pauvres, à l'écart des grands axes, Trémargat commune du centre Bretagne a parfois été regardée par ses voisins comme une commune un peu " arriérée ". Cette situation, presque insulaire, a contribué à maintenir des liens solides entre les habitants, à cultiver quelques différences, mais n'a pu empêcher l'exode rural dans les années d'après guerre. Oubliée par le développement agricole des années soixante, Trémargat est restée à l'abandon. Et puis petit à petit au fil des années et un peu par hasard la vie à repris. Différente! De jeunes agriculteurs ont repris les terres. Ils se revendiquent paysans et prouvent qu'il est encore possible de vivre de ce métier en respectant le sol, les plantes et les animaux. Leur métier n'est pas facile. L'élevage des moutons, des chèvres, des vaches allaitantes ou des vaches laitières est très contraignant. Pour surmonter plus efficacement les difficultés, ils se rencontrent, échangent leurs expériences, s'entraident, travaillent, se divertissent ensemble. Leur objectif est de rester performant tout en privilégiant la qualité du travail, la vie de famille et en préservant l'environnement pour le transmettre dans l'état où ils l'ont reçu. En sillonnant les chemins de cette commune rurale, en allant du bourg aux hameaux disséminés dans la campagne, en passant par Guillerbot, Botlan, Crefuriec, Kergonan, nous rencontrons les habitants de Trémargat et nous les accompagnons un bout de chemin au fil des saisons. dernières années de cette commune du centre Bretagne, et expliquer l'originalité de son développement.

Les chevaux de la terre des hommes

Dans l'archipel des Marquises, des chevaux indolents se promènent dans des décors de forêt tropicale ! Ils sont tellement à leur place que l'on pourrait les croire éternels. En fait, ces chevaux sont arrivés au début du 19° siècle, quand ils ont été importés du Chili. Ils se sont multipliés et sont devenus des compagnons privilégiés et indispensables pour les habitants des Marquises. Nous les découvrons avec Alexis, Teïki et les autres sur l'île de Ua Uka v: l'île des chevaux. C'est à Ua Huka que la relation homme/cheval est la plus présente. L'île compte plus de 6 000 chevaux, pour à peine 500 habitants, qui vivent pour la plupart en liberté et qui participent toujours activement à la vie de l'île. Ils servent essentiellement aux transports et aux déplacements. Si tous les Marquisiens connaissent les chevaux, quelques personnages dans l'île sont consultés régulièrement pour les opérations les plus délicates : captures, castrations, débourrages ou dressages. Et comme il n'y a pas de vétérinaire, ce sont eux, les hommes/chevaux que l'on vient voir en cas de problème, ils sont des spécialistes intuitifs du cheval. Loin des livres, ils ont acquis une expérience de terrain. Une expérience issue des interrogations et des réponses instinctives apportées par les anciens quand ils se sont trouvés confrontés pour la première fois à ce drôle d'animal. Au cours des années des relations uniques se sont créées entre les habitants de Ua Huka et leurs chevaux.

Les contes de la mer salée
Série d'animation

Les contes de la mer salée est une succession d’histoires courtes qui met en scène trois personnages dans un univers marin féerique. Un capitaine, sa fille, une baleine tigrée. Le capitaine à fort à faire. Il doit conduire son bateau brise-lames au milieu des écueils, des vagues et des dangers pour assurer, comme il peut, la sécurité des marins et des navires qui voguent sur la mer. Sa fille, une enfant rêveuse et roman6que qui veut faire comme son père mais comme il est trop occupé elle préfère s’enfuir et vivre dans le ventre d’une baleine. La baleine, énorme et toute agrée, elle ne craint ni les tempêtes, ni les écueils acérés, elle veut juste rester tranquille loin des hommes et de leurs bateaux. Tous les trois interagissent, se croisent, sans vraiment se voir dans une succession d’histoires courtes ou les dangers sont toujours présents mais au final toujours évités. 

Les conteurs

Dans ce film Jean-Charles Huitorel a donné la parole à quatre conteurs, quatre vrais personnages, truculents et sensibles, d'où émane une grande authenticité. Quand on les écoute, on ne sait jamais trop où se situe la limite entre le quotidien et le fantastique entre le réel et l’imaginaire. À travers ces rencontres, le réalisateur nous propose surtout une promenade au pays du conte. Un pays traversé de fortes individualités mais où chaque conteur se retrouve face à un public, avec sa voix, son regard, ses mains. Avec une histoire à transmettre, un imaginaire à installer et à développer, des spectateurs souvent complices à embarquer ! En les suivant nous découvrons que l’art du conte est en pleine explosion. Son public s’élargit, de nouvelles habitudes se créent dans l’art de raconter et d’écouter une histoire.

Les dragueurs

Des ports se sont installés très tôt à la croisée des routes et des voies d'eau, là où le flot permet une pénétration profonde à l'intérieur des terres. Le port de Nantes s'est ainsi établi sur la Loire et les hommes ont dû concevoir divers systèmes pour l'acheminement des bateaux mais l'envasement est permanent et fait l'objet d'une attention constante de la part des services de navigation.  Pour assurer la remontée des navires à fort tirant d'eau, on a dû draguer d'avantage, aménager les rives et le chenal. Dans l'estuaire de la Loire deux bateaux draguent inlassablement le chenal jour et nuit. A bord, huit hommes se relaient par bordée de huit heures, c'est une famille qui organise sa vie avec ses rites. Un travail de marin mais qui a toujours été un peu méprisé.  Dans le milieu maritime, on l'appelle souvent la drague : la “Marie Salope”. Mais dragueur, c'est un métier, c'est un état d'esprit, c'est un combat contre le fleuve et la vase. Il s'agit de faire connaître un travail peu connu et dévalorisé mais en entrant dans l'intimité d'un groupe et d'une corporation.  

Les jolies colonies de vacances

J’ai appris par hasard que l’ancienne sardinerie dans laquelle je venais de m’installer avec ma famille sur la pointe du Raz avait hébergé des centaines d’enfants. Reconvertie en colonie de vacances en 1920, ma maison avait été le théâtre de petits chagrins et de grandes joies. J’en étais ravie. A 37 ans, je pouvais enfin vivre ma première colo, en rêvant devant la petite scène de théâtre qui était restée intacte dans une partie de la maison !  La visite, inopinée et émue, de l’homme, décrite en préambule, m’a convaincue que toutes ces petites histoires constituaient la toile de fond d’une grande histoire, centenaire et universelle. De la Pologne, à la Pointe du Raz, les adultes venaient de prendre conscience des vertus du grand air et de la mer ! Un peu comme après la Renaissance, lorsque le « Paysage » devenait soudain un motif, voire un personnage, alors que dans les siècles précédents, la nature n’existait pas. Aujourd’hui, en me promenant sur des plages bondées, où s’alignent des corps que rien ne différencie en apparence, j’ai parfois tendance à oublier que le bord de mer n’a pas toujours été un espace de liberté ouvert à tous. Autrefois réservé à quelques privilégiés oisifs et à de nombreux marins laborieux, le littoral a progressivement séduit les enfants de chez Renault, de la SNCF ou des paroisses catholiques, qui prônaient un discours hygiéniste axé sur l’iode et le soleil.  

Les larmes ont parfois le goût de l'amère

Une fois ne lui a pas suffi. En 2006, Alain Maignan, avait déjà fait le tour du monde tout seul sur son petit voilier de 10m 50. Le facteur de Plélan-le-Grand réalisait une extraordinaire tournée et établissait le record officiel du tour du monde sans escale et sans assistance sur un voilier de série !  10 ans plus tard et désormais retraité, Alain Maignan a voulu repartir. Mais cette fois pour faire le tour du globe à l’envers, contre les vents et les courants dominants.  Embarquée dans le rêve de cet homme, sa compagne, Nicole Harel a été de tous les préparatifs. Tandis que lui partait seul pour se battre contre les éléments pendant 11 mois, l’équipière infatigable est restée à terre avec la solitude, la crainte et l’espoir comme compagnon de route.  Entre navigation, fortunes de mer, et intempéries ce film raconte l’aventure d’un couple séparé par des milliers de kilomètres mais relié par le partage d’un quotidien peu commun qui ne s’écrit jamais à l’avance.  

Les locataires du quai

Dans le port de Saint Guénolé, il existe un quai particulier qui n'accueille que des pêcheurs solitaires. Sur ce ponton viennent s'amarrer des petits bateaux commandés par des hommes seuls à bord. Ces marins ont tous fait le même choix : être leur propre patron pour ne rien devoir à personne. Dans l'univers clos du quai, ces marins confrontent chaque jour leur individualisme. Ce ponton qui abrite leurs bateaux est un lieu de reconnaissance qui leur appartient un peu. Ils ont leur place et leur habitude. Tels les locataires d'un immeuble, ils cohabitent sans vraiment se connaître car la concurrence les incite à se méfier les uns des autres.

Les lointains suicidés de la République

Sur les rives des fleuves Maroni et Oyapock, une funeste épidémie se répand depuis des années parmi les communautés amérindiennes de Guyane. Ces passages à l’acte sont des expressions individuelles d’une situation collective dramatique. Depuis des décennies, les Amérindiens voient leur culture se dissoudre au contact de la modernité et leur terre souillée par l’orpaillage illégal.  A l’assimilation à marche forcée se sont rajoutés la rupture du lien intergénérationnel, les échecs scolaires, l’alcool et la drogue. Tous les composants d’un ethnocide sur le sol de France. Les jeunes amérindiens sont perdus sur leurs propres terres ancestrales. En leur donnant la parole le film dresse un constat amer de la situation. Le tableau est sombre mais un tournant est peut-être en train de se jouer. Une nouvelle génération d’Amérindiens cherche à prendre en main son avenir, consciente que les solutions ne viendront pas de l’extérieur, mais d’eux-mêmes.

Les moissonneurs de la mer

Un lien grâce auquel le métier de goëmonier se perpétue, de père en fils, du XVIIème siècle jusqu’à nos jours. Moisson de la mer déchargée à même le bateau, charrette tirée par des chevaux habitués à l’eau, longs fours de pierre d’où s’échappe une épaisse fumée blanche… Ces images font partie de l’inconscient collectif breton. Mais au-delà de ce qui peut apparaître comme des images-cartes postales, au-delà d’une simple nostalgie facile, que se joue-t-il ici d’essentiel ? De fil en aiguille, une rencontre avec un historien nous le confirme : ce métier porte tout particulièrement les marques d’un attachement à la mer, à ses traditions mais aussi d’une volonté de progrès technique. Sa particularité est là, dans l’implication des goëmoniers eux-mêmes à faire évoluer leur profession, partagés entre tradition et modernité, pour continuer à vivre de la mer et rester " au pays ".  Aujourd’hui le nombre de bateaux ne cesse de diminuer, il devient presque impossible pour un jeune de débuter dans ce métier, et les problèmes sont accentués par l’entrée dans l’Europe. Un regard sur le passé peut permettre de mieux situer et comprendre les problèmes que connaît la profession aujourd’hui dans son ensemble. Et peut-être d’envisager l’avenir.

Les Orientales épisode 1
L'île aux pêcheurs

Un groupe d’enfants reporters a embarqué durant neuf mois à bord d’un voilier de douze mètre pour un périple autour de la Méditerrannée à la découverte de cultures étrangères. L’expédition, intitulée “ Les Orientales ", avait pour thème la situation des femmes dans les domaines de la santé et de l’éducation.. En forme d’un journal de bord, ils nous recontent en video le récit des rencontres qui jalonnent leur voyage.

Les Orientales épisode 2
Silence on tourne au Caire

Un groupe d’enfants reporters a embarqué durant neuf mois à bord d’un voilier de douze mètre pour un périple autour de la Méditerrannée à la découverte de cultures étrangères. L’expédition, intitulée “ Les Orientales ", avait pour thème la situation des femmes dans les domaines de la santé et de l’éducation.. En forme d’un journal de bord, ils nous recontent en video le récit des rencontres qui jalonnent leur voyage.

Les Orientales épisode 3

Un groupe d’enfants reporters a embarqué durant neuf mois à bord d’un voilier de douze mètre pour un périple autour de la Méditerrannée à la découverte de cultures étrangères. L’expédition, intitulée “ Les Orientales ", avait pour thème la situation des femmes dans les domaines de la santé et de l’éducation.. En forme d’un journal de bord, ils nous recontent en video le récit des rencontres qui jalonnent leur voyage.

Les Orientales épisode 4

Un groupe d’enfants reporters a embarqué durant neuf mois à bord d’un voilier de douze mètre pour un périple autour de la Méditerrannée à la découverte de cultures étrangères. L’expédition, intitulée “ Les Orientales ", avait pour thème la situation des femmes dans les domaines de la santé et de l’éducation.. En forme d’un journal de bord, ils nous recontent en video le récit des rencontres qui jalonnent leur voyage.

Les oubliés de Terre Neuve

A Terre-Neuve, on appelle encore la péninsule de Port-au-Port la “French-Shore”. Là, isolée sur la côte ouest de l’île, se maintient difficilement une petite communauté de langue française d’à peine 4 000 personnes. Ces Français oubliés sont les descendants des quelques marins qui ont déserté les bateaux de pêche pendant le 19° siècle. Jeunes pour la plupart ils ont préféré déserter et s'enfuir à jamais pour éviter les misérables conditions de la pêche à la morue, la conscription des campagnes napoléoniennes ou les guerres coloniales de la III république. Une fois à terre ils se construisaient une cabane de rondins et vivaient de pêche et de chasse. Aucune chance alors de revenir en France ou les attendait le bagne. En quittant leur bateau, ils quittaient leur vie, leur famille, leur avenir. Ils n'ont pas été beaucoup à faire ce choix douloureux. Quelques dizaines tout au plus.  Tolérants par nature, rétifs à toutes institutions, méfiants envers les gouvernements, les francophones de la French Shore ont choisi de rester à l'écart. De ces jeunes français venus se faire une nouvelle vie, il ne reste rien. Aucunes photos, aucun texte, aucune origine précise. Ils voulaient se faire oublier et ils n'ont laissé à leurs descendants que leur nom, la volonté de vivre libre et bien sûr leur langue. Cette minuscule société et ces Français ont toujours été considérés par leurs voisins comme des primitifs perdus sur leur bout de côte. Mais ils ont réussi à se maintenir, à se créer des traditions en se souvenant toujours d'où ils venaient. Jusqu’à la fin de la deuxième Guerre Mondiale, les francophones de Port-au-Port resteront très isolés. Perdus au bord d’un caillou où tous leurs voisins parlaient anglais, ils ne voyaient pas grand monde. Pour aller sur la “French-Shore” battue par le vent il fallait prendre des petites routes longues et sinueuses. Les seules activités dépendaient uniquement de la mer avec juste un peu d’agriculture. La petite communauté vivait pratiquement en autarcie entourée du mépris amusé des anglophones qui les regardaient comme des marginaux un peu frustres. Ces francophones, peu nombreux, repliés sur eux mêmes, croyaient utiliser une langue inférieure et ce sentiment a longtemps renforcé leur mise à l’écart

Les ouvriers se cachent pour mourir

En 1958 Marcel Braud invente le premier chariot élévateur et lui donne le nom de Manitou ! Comme le Pays d'Ancenis est un petit monde, lorsque Manitou vacille, tout le monde met un genou à terre. Certes il n'y a pas de massacres, pas de tortures, pas de morts, mais la lente dégradation irréversible de vies de familles qui prennent valeur de symbole dans un monde lui aussi incertain et fragile. Leurs quêtes, leurs angoisses, leurs difficultés sont aussi les nôtres. J'ai fait ce film sans nostalgie mal placée. Je sais que les évolutions sont nécessaires, qu'il faut rester compétitif, que les mutations sont inévitables mais je n'ai pas filmé des mots, ni des théories, ni une thèse sur l'économie de marché mais des individus lambas, des hommes et des femmes comme vous et moi qui ne demandent qu'une chose, un peu de bonheur sur cette terre, et qui prennent de plein fouet le poids des mots : crise, récession, délocalisation, mondialisation. Patrice Gérard

Les petites histoires de la Grande Chaloupe

Sur l'île de la Réunion un village, étrange, blotti entre mer et montagne. Dans ce village où personne ne s’arrête, il y a la vieille Léa, qui passe sa vie à attendre un train qui ne circule plus. Reine-Claude et son attachante « famille manche longue », viscéralement attachée à son p’tit quartier. Et la jeune Nelsanne, qui célèbre joyeusement chaque jour que Jah fait, dans son étonnante petite case aux sages dictons… Ce film n’a pas la prétention de raconter une histoire extraordinaire. Ce film a la simple ambition d’explorer le quotidien ordinaire d’un village. La réalisatrice Laurie-Anne Courson a voulu comprendre pourquoi, dans un endroit spartiate et difficile d’accès, où l’eau courante ne coule que deux heures par jour, pourquoi, donc, la vie est si joyeuse. Pourquoi Léa, Reine-Claude et Nelsanne sont viscéralement attachées à leur ti quartier ? Peut-être parce que toutes trois portent un regard extraordinaire sur leur vie ordinaire, qu’elles aient 75, 47 ou 13 ans. Dans «Les petites histoires de La Grande Chaloupe», les protagonistes ne sont pas acteurs. Elles vivent et sont filmées, en évitant le cliché du regard condescendant sur une communauté rurale de La Réunion. Il ne s’agit pas d’une étude sociologique sur les valeurs d’un village, il s’agit tout simplement d’une rencontre empathique avec trois caractères puissants. Laurie-Anne souhaitait que ces trois histoires, dans leur diversité, soulignent la richesse d’une communauté. Chaque histoire individuelle s’appuie sur les valeurs universelles que sont l’amitié, la famille et la solidarité, pour un récit à trois voix, à la fois intime et général.